Maud Martha Cover Image


Maud Martha

Author/Uploaded by Sabine Huynh; Gwendolyn Brooks

Le livre Publié en 1953, Maud Martha est le premier et unique roman de l’immense poétesse américaine Gwendolyn Brooks. Largement inspiré de la vie de l’autrice, Maud Martha retrace en trente-quatre brefs tableaux les différentes étapes de son existence : enfance, jeunesse, mariage, vie conjugale, maternité… Les épisodes de la vie, qui sont les mêmes pour tous, éprouvés par une jeune femme noire d...

Views 16389
Downloads 2579
File size 164.9 KB

Content Preview

Le livre Publié en 1953, Maud Martha est le premier et unique roman de l’immense poétesse américaine Gwendolyn Brooks. Largement inspiré de la vie de l’autrice, Maud Martha retrace en trente-quatre brefs tableaux les différentes étapes de son existence : enfance, jeunesse, mariage, vie conjugale, maternité… Les épisodes de la vie, qui sont les mêmes pour tous, éprouvés par une jeune femme noire de Chicago dans les années 1940. À partir des petits riens qui forment le tissu de l’existence et épousent la courbe de la mémoire, Gwendolyn Brooks a composé une grande œuvre littéraire traversée par les questions raciales et leurs violences silencieuses. Un roman magnifique sur une femme qui doute d’elle-même et de la place qu’elle tient dans le monde. L’AUTRICE Gwendolyn Elizabeth Brooks, poète américaine et professeure, est la première femme noire à recevoir le prix Pulitzer pour son œuvre poétique en 1950. Son chef-d’œuvre, Maud Martha, paraît en 1953 ; pourtant, la postérité ne retiendra que ses compatriotes masculins, James Baldwin et Ralph Ellison, qui font leurs débuts en littérature au même moment. En 1976, elle est élue à l’Académie américaine des arts et des lettres. Une première dans l’histoire. LA TRADUCTRICE Sabine Huynh a fait des études en littérature anglaise et américaine, sciences du langage et sciences de l’éducation, un doctorat en linguistique et un post-doctorat en sociolinguistique. Après de nombreuses années dédiées à la recherche et à l’enseignement, elle se consacre depuis 2011 à l’écriture et à la traduction littéraire. La poésie est son domaine de prédilection : elle a traduit une vingtaine de recueils à ce jour. Gwendolyn Brooks Maud Martha Traduit de l’anglais (États-Unis)par Sabine Huynh 116, rue du Bac, Paris 7e Retrouvez le catalogue des éditions Globesur le site http://www.editions-globe.com Et suivez notre actualité sur Facebook, Twitter et Instagram À ma famille AVANT-PROPOS Margo Jefferson À la fin des années soixante-dix, lorsque j’écrivais des critiques sérieuses et lisais avidement des femmes écrivains, j’ai dû me rendre à la bibliothèque municipale de New York pour mettre la main sur un exemplaire de Maud Martha. Je lisais la poésie de Gwendolyn Brooks depuis la parution, à la fin des années cinquante, de son recueil Bronzeville Boys and Girls. Comment y échapper si vous étiez un lecteur noir, et de surcroît une lectrice, qui grandissait à Chicago et qui n’était pas dénuée de goûts ni d’aspirations littéraires ? L’ensemble du lectorat noir de Chicago savait que la virtuosité passionnée et la créativité visionnaire déployées dans Annie Allen avaient valu à Gwendolyn Brooks le prix Pulitzer de poésie en 1950. Et mes parents m’avaient offert en 1963 l’élégant volume de la nouvelle édition de ses Selected Poems pour Noël. Mais qu’en était-il de Maud Martha, son premier et unique roman, publié en 1953 ? Il s’avérait qu’il était épuisé dans les années soixante-dix1. Après avoir fait l’objet de critiques révérencieuses, il a été relégué aux catalogues des bibliothèques, avant de finir aux oubliettes. À mon avis, ce qui s’est réellement produit, c’est qu’il a été englouti par la force canonique des premiers romans de deux écrivains hommes. L’Homme invisible de Ralph Ellison était sorti l’année précédente, et La Conversion de James Baldwin la même année, en 1953. Quelque part entre les quêtes acharnées et les convictions de ces héros masculins, une petite fille de sept ans appelée Maud Martha Brown est en train de regarder les pissenlits de son jardin, assise sous la véranda de la maison familiale, à Chicago : « Des joyaux jaunes pour tous les jours, constellant la robe verte et rapiécée de son jardin » (p. 19). À quoi aspire-t-elle ? Elle aspire à former – former et arranger – la matière composite de la vie en elle et autour d’elle. Les rêveries et les corvées, les habitudes tenaces et les coutumes précieuses, les nœuds de chagrin et les élans de plaisir. La quête de Maud Martha consiste à devenir la meilleure version possible d’elle-même ; à grandir en se servant intelligemment de son esprit et de son cœur, en dépassant ses manques et ses déceptions, en s’emparant de ces instants durant lesquels « l’on pourrait même penser à la mort en éprouvant un vif sentiment d’exaltation, sentir que la mort faisait partie de la vie : que la vie était bonne et que la mort le serait également » (p. 190). Dans ses mémoires, Report from Part One (1972), Gwendolyn Brooks a écrit, au sujet de la matière autobiographique : « Il est vrai que beaucoup des éléments de “l’histoire” sont extraits de ma propre vie, ils ont été déformés, ou mis en lumière, ou émoussés, ou encore déguisés, ou atténués. » C’est-à-dire qu’elle a atténué son propre choix de devenir artiste. Mais à Maud Martha elle a attribué la sensibilité et la conscience d’une artiste : la volonté de sonder ses pensées, ses émotions et son vécu. « Telle était l’offrande, la parcelle d’art, qui ne pouvait venir de nulle autre que d’elle-même » (p. 40), pense Maud Martha. Elle veut être « chérie » pour cette offrande. Chérie. Je me souviens d’avoir tiqué sur ce mot dans les années soixante-dix. La jeune féministe en moi craignait que l’histoire ne se résumât à être chérie au sein d’une immersion entière dans le mariage et la maternité ; j’aurais dû faire preuve de plus de discernement. Gwendolyn Brooks choisissait toujours ses mots avec obstination, voire avec une précision frisant l’obsession. Maud Martha souhaitait être, comme le veut la définition courante de « chérie », « aimée très tendrement, choyée ». Toutefois, le verbe « chérir » signifie également « être attentif et encourageant intellectuellement ». Et Maud Martha chérit son esprit et sa sensibilité, en tant qu’enfant, en tant qu’adolescente et même en tant qu’épouse et mère. Certes, cette détermination discrète ne correspond peut-être pas aux tourments des héros d’Ellison et de Baldwin, mais dans sa sobriété, elle est tout simplement extraordinaire. Gwendolyn Brooks prend soin de ne pas revendiquer le privilège de la narration omnisciente. Elle opte pour un

More eBooks

Amy Perry’s Assumptions Cover Image
Amy Perry’s Assumptions

Author: Laura Starkey

Year: 2023

Views: 8493

Read More
To Ashes and Dust Cover Image
To Ashes and Dust

Author: Luna Laurier

Year: 2023

Views: 4950

Read More
Fae Heir Cover Image
Fae Heir

Author: Lucia Ashta

Year: 2023

Views: 38966

Read More
The Running Club Cover Image
The Running Club

Author: Ali Lowe

Year: 2023

Views: 9530

Read More
Die Korrektur der Vergangenheit Cover Image
Die Korrektur der Vergangenheit

Author: Andrew Miller

Year: 2023

Views: 28771

Read More
A Green Velvet Secret Cover Image
A Green Velvet Secret

Author: Vicki Grant

Year: 2023

Views: 29479

Read More
Miss Hap Cover Image
Miss Hap

Author: Aubrey Bondurant

Year: 2023

Views: 26823

Read More
Code Name: PHOENIX Cover Image
Code Name: PHOENIX

Author: Luna Kayne

Year: 2023

Views: 21632

Read More
The Last Tale of the Flower Bride Cover Image
The Last Tale of the Flower Bride

Author: Roshani Chokshi

Year: 2023

Views: 18373

Read More
Girl Nine: Gone Cover Image
Girl Nine: Gone

Author: Molly Black

Year: 2023

Views: 50998

Read More