Plutôt mourir

SOMMAIRE Titre À propos de l’auteur Du même auteur chez le même éditeur Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Remerciements Copyright À PROPOS DE L’AUTEUR Jeffrey Archer est l’un des auteurs les plus vendus au monde, avec plus de deux cent soixante-quinze millions d’exemplaires écoulés dans quatre-vingt-dix-sept pays. Écrivain réputé pour sa discipline de travail, il rédige jusqu’à quatorze versions de chaque manuscrit et intègre dans ses livres beaucoup d’informations connues des seuls initiés. Qu’il s’agisse de sa propre carrière politique, de sa passion pour l’art ou de la fascinante richesse des détails en toile de fond – qui trouve sa source dans l’extraordinaire réseau d’amis qu’il a construit au cours de sa vie au cœur de l’establishment britannique –, ses histoires portent un regard captivant sur toute une série de milieux hermétiques. Membre de la Chambre des lords, l’auteur est marié à Dame Mary Archer. Ils ont deux fils, deux petites-filles et trois petits-fils. Jeffrey Archer partage son temps entre Londres, Grantchester à Cambridge et Majorque, où il rédige le premier jet de chaque nouveau roman. DU MÊME AUTEUR CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Des secrets bien gardés, HarperCollins Poche, 2022 Ni vu ni connu, HarperCollins Poche, 2022 La Pari des Warwick, HarperCollins Noir, 2022 ; HarperCollins Poche, 2023 1 — Vous êtes dans la police, monsieur ? William leva les yeux vers le jeune homme qui venait de lui poser la question. — Non, je suis directeur adjoint de l’agence de la Midland Bank à Shoreham, dans le Kent. — Dans ce cas, rétorqua l’adolescent d’un air dubitatif, vous devriez pouvoir m’indiquer le taux de change entre le dollar et la livre à l’ouverture de la cotation ce matin. William tenta de se rappeler combien de dollars il avait reçus quand il avait changé cent livres juste avant de monter à bord, la veille au soir, mais il hésita un peu trop longtemps. — Un dollar et cinquante-quatre cents la livre, reprit le jeune homme avant qu’il ait le temps de répondre. Alors, excusez mon indiscrétion, monsieur, mais pourquoi refusez-vous d’admettre que vous êtes dans la police ? William posa devant lui le livre qu’il était en train de lire et observa de plus près ce jeune Américain sérieux qui semblait désespérément vouloir qu’on ne le prenne pas pour un enfant, même s’il avait à peine commencé à se raser. L’expression « bon chic bon genre » venait immédiatement à l’esprit. — Vous pouvez garder un secret ? murmura-t-il. — Oui, bien sûr, répondit le jeune homme d’un ton offensé. — Alors, asseyez-vous, suggéra William en désignant le confortable fauteuil en face de lui. Il attendit que son interlocuteur s’installe avant de poursuivre : — Je suis en congé et j’ai promis à mon épouse que pendant les dix prochains jours je ne révélerais à personne que je suis policier, parce que cette information suscite toujours une pluie de questions barbantes et nous met dans la peau du chauffeur de bus qui doit prendre le bus quand il part en vacances. — Mais pourquoi avez-vous décidé de vous faire passer pour un banquier ? Parce que j’ai le sentiment que vous ne sauriez pas distinguer une feuille de calcul d’un bilan comptable. — Ma femme et moi avons beaucoup réfléchi avant de choisir un tel métier. J’ai grandi à Shoreham, une petite ville de province en Angleterre, dans les années 1960, et le directeur de l’agence bancaire locale était un ami de mon père. Alors, je me suis dit que je pourrais faire illusion pendant quinze jours. — Quelles autres options aviez-vous en tête ? — Agent immobilier, concessionnaire automobile et directeur d’une agence de pompes funèbres. Autant de professions qui, selon nous, ne risquaient pas d’entraîner un interminable flot de questions. Le jeune homme s’esclaffa. — Vous auriez choisi quoi, vous ? s’enquit William en essayant de reprendre l’initiative. — Tueur à gages. Comme ça, personne ne m’aurait embêté en m’interrogeant. — J’aurais tout de suite deviné qu’il s’agissait d’une couverture, répondit William en balayant l’idée de la main. Parce qu’un assassin professionnel ne m’aurait jamais demandé si j’étais dans la police. Il en aurait été sûr. Mais que faites-vous vraiment, quand vous n’exécutez pas des gens ? — Je suis en dernière année de prépa à Choate, dans le Connecticut. — Et vous savez ce que vous voulez faire après ? En supposant que vous ne souhaitiez plus devenir tueur à gages. — Je compte étudier l’histoire à Harvard, avant de faire du droit. — Ensuite, vous vous ferez sans doute embaucher par un cabinet d’avocats ayant pignon sur rue, dont vous serez en un rien de temps associé junior. — Non, monsieur. Je désire être policier. Une fois que j’aurai passé un an au poste d’éditeur de La Revue du droit, j’ai l’intention de rejoindre le FBI. — Votre carrière m’a déjà l’air toute tracée. Comme ce brillant jeune homme, de toute évidence offensé, fronçait les sourcils, William s’empressa d’ajouter qu’il était pareil à son âge. — J’ai su que je voulais être policier et que je finirais à Scotland Yard dès mes huit ans. — Qu’est-ce qui vous a pris tout ce temps ? William lui sourit. Son interlocuteur comprenait sans aucun doute la signification du mot « précoce », sans se rendre compte qu’il pouvait peut-être s’appliquer à lui. William avait souffert du même problème pendant sa scolarité. — Inspecteur-chef William Warwick, déclara-t-il en se penchant vers lui, la main tendue. — James Buchanan, répondit l’adolescent en la serrant avec fermeté. Puis-je vous demander comment vous avez fait pour atteindre un grade aussi élevé, parce que si vous alliez à l’école dans les années 1960 vous ne pouvez pas avoir