Author/Uploaded by Sarah Lark
Ce livre a été publié sous le titre Die Legende des Feuerberges par Lübbe, Cologne, 2015. Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue : www.editionsarchipel.com Pour être tenu au courant de nos nouveautés : www.facebook.com/editionsdelarchipel E-ISBN 978-2-8098-4513-6 Copyright © Bastei Lübbe AG, Cologne, 2015. Copyright © L’Archipel, 2023, pour la traduction française. DE LA MÊME...
Ce livre a été publié sous le titre Die Legende des Feuerberges par Lübbe, Cologne, 2015. Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue : www.editionsarchipel.com Pour être tenu au courant de nos nouveautés : www.facebook.com/editionsdelarchipel E-ISBN 978-2-8098-4513-6 Copyright © Bastei Lübbe AG, Cologne, 2015. Copyright © L’Archipel, 2023, pour la traduction française. DE LA MÊME AUTRICE SAGA NÉO-ZÉLANDAISE Le Chant des coquillages, L’Archipel, 2022 ; Archipoche, 2023. Fleurs de feu, L’Archipel, 2021 ; Archipoche, 2022. SAGA DES ÎLES L’Île de la mangrove rouge, L’Archipel, 2020 ; Archipoche, 2021. L’Île aux mille sources, L’Archipel, 2019 ; Archipoche, 2020 SAGA MAORIE Les Larmes de la déesse maorie, L’Archipel, 2018 ; Archipoche, 2019. À l’ombre de l’arbre kauri, L’Archipel, 2017 ; Archipoche, 2018. Les Rives de la terre lointaine, L’Archipel, 2016 ; Archipoche, 2017. SAGA DU NUAGE BLANC Le Cri de la terre, L’Archipel, 2015 ; Archipoche, 2016. Le Chant des esprits, L’Archipel, 2014 ; Archipoche, 2015. Le Pays du nuage blanc, L’Archipel, 2013 ; Archipoche, 2014. Taku manu, Ke turua atu nei, He Karipiripi, ke kaeaea. Turu taku manu, hoka taku manu, Ki tua te haha-wai. Koia Atutahi, koia Rehua, Whakahoro tau tara, Ke te Kapua, Koia E ! Élève-toi, mon cerf-volant. Envole-toi dans le ciel. Vole de plus en plus haut, bel oiseau. Élève-toi au-dessus des nuages, de la terre et des vagues. Envole-toi vers les étoiles. (Traduction libre d’un chant maori accompagnant les offrandes aux dieux du ciel.) Sommaire LE CERF-VOLANT 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 MALÉDICTION OU DON ? 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 LE MONDE BRÛLE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 RESPONSABILITÉ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 PÉCHÉS VÉNIELS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 CE QUE VOUS DÉSIREZ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ 1 2 3 LE CERF-VOLANT Otaki, Wairarapa, Greytown (île du Nord) Christchurch, Canterbury Plains, Dunedin (île du Sud) août 1880 – avril 1881 1 — J’ai un petit peu peur…, avoua Matiu. De haute taille, le Maori portait un costume neuf qui flottait autour de son corps nerveux et longiligne. Il avait fait couper court ses cheveux noirs et bouclés, puis les avait coiffés en arrière. Linda Lange, sa mère adoptive, présuma qu’il les avait lissés avec de la pommade. Il était rare que les Maoris frisent naturellement. Matiu devait avoir hérité ce trait de son père, un Anglais. — Tu dis des bêtises, Matiu, c’est tout de même dans ta famille que tu vas ! déclara Aroha avec un soupçon d’impatience. Ce n’était pas la première fois que le garçon faisait part de ses craintes à la fille de Linda, dont il était très proche. Linda pensait même qu’ils étaient amoureux. Il avait sans doute confié ses appréhensions à la jeune fille, alors qu’il s’était contenté de parler à Linda ainsi qu’à Franz, son mari, de la joie qu’il éprouvait à reprendre contact avec sa famille d’origine. — Bien sûr. Mais je ne la connais pas du tout… et je ne parle même pas le maori…, dit-il avec embarras, passant d’un pied sur l’autre tout en guettant l’arrivée du train. Linda attendait aussi avec impatience car le quai de la petite ville d’Otaki était balayé de courants d’air froids. Elle souhaitait retourner le plus vite possible au marae où elle vivait avec Franz et une centaine d’enfants maoris. Les époux dirigeaient depuis quatorze ans l’ancien foyer pour orphelins de guerre maoris, devenu depuis longtemps une école avec internat où les élèves venaient de leur propre gré ou étaient envoyés par leurs familles. Leurs premiers pensionnaires étaient maintenant adultes, certains avaient rejoint leurs tribus, d’autres avaient trouvé du travail dans des fermes des environs ou dans des entreprises de la région de Wellington. Linda se ferait un plaisir de revoir, en faisant quelques achats sur le chemin du retour, trois de ses anciens protégés travaillant dans des commerces d’Otaki. Mais, dans l’immédiat, il lui fallut rassurer Matiu. — Tu parles fort bien le maori ! Sans compter que, même si ce n’était pas le cas, ta tribu ferait preuve de patience à ton égard. Tu as lu les lettres. Les tiens sont heureux que tu aies repris contact ; ils se souviennent de ta mère. Tu as des parents dans cette iwi et, comme tu le sais, elle se considère comme une seule et même famille. Tu vas avoir des mères et des grands-mères, des pères, des frères et des grands-pères à ne savoir qu’en faire ! Matiu était du petit nombre des pupilles qui n’avaient pas passé leurs premières années dans un village maori. Il était venu, à trois ans, de Patea, une ville du sud de la région de Taranaki, amené par un capitaine des Military Settlers que Linda avait connu quand elle vivait à Patea. — C’est l’un de nos colons qui l’a conçu avec une Maorie d’un village pris d’assaut avec laquelle il a vécu quelque temps, avait-il expliqué. On ignore si elle l’a suivi de gré ou de force. Elle ne parlait pas un mot d’anglais. Puis elle est décédée, de fièvre ou de chagrin… Qui peut le dire ? L’homme garda l’enfant avec lui, même quand il eut rencontré une Blanche. Mais quand celle-ci tomba ensuite enceinte, le bambin dut s’en aller. C’est alors que j’ai pensé vous l’amener. Il n’y a plus de tribus dans la région, il ne pourra rejoindre les siens. Linda avait profité de l’occasion pour s’informer auprès du capitaine Langdon de l’évolution de la colonie où, avant la naissance d’Aroha, elle avait vécu avec un premier mari. La région était maintenant pacifiée. Les colons qui avaient obtenu des terres en contrepartie de leur engagement militaire pendant la guerre de Taranaki les cultivaient désormais sans problème. Matiu, pourtant, ne fut pas élevé comme un pakeha, nom donné aux Blancs par les Maoris. Au foyer, les