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Conte de fées

Author/Uploaded by King Stephen


 
 
 
 © Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction française Édition originale américaine parue sous le titre : FAIRY TALE Chez Scribner, an imprint of Simon & Schuster, Inc. à New York© Stephen King, 2022Publié avec l’accord de l’auteurc/o The Lotts Agency.RIEN QU’UNE FOIS de Keen’V / Zonee. L / Matthieu Evain / Fabrice Vanvert© YP / RECORD TWO, 2015Avec l’aimable permiss...

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 © Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction française Édition originale américaine parue sous le titre : FAIRY TALE Chez Scribner, an imprint of Simon & Schuster, Inc. à New York© Stephen King, 2022Publié avec l’accord de l’auteurc/o The Lotts Agency.RIEN QU’UNE FOIS de Keen’V / Zonee. L / Matthieu Evain / Fabrice Vanvert© YP / RECORD TWO, 2015Avec l’aimable permission de KEEN’V, YP and RECORD TWOTous droits réservés. ISBN : 978‑2-226-48404‑8 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Ce livre est un ouvrage de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements relatés sont le fruit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés à des fins de fiction. Toute ressemblance avec des faits avérés, des lieux existants ou des personnes réelles, vivantes ou décédées, serait purement fortuite. En pensant à REH, à ERBet, bien évidemment, à HPL. « Laisse ta conscience être ton guide. » La fée bleue Chapitre un Ce foutu pont. Le miracle. Les hurlements. 1 Je suis sûr de pouvoir raconter cette histoire. Et je suis sûr que personne n’y croira. Je m’en fiche. La raconter me suffit. Mon problème – je parie que beaucoup d’écrivains ont le même, il n’y a pas que les débutants comme moi –, c’est de savoir par où commencer. Tout de suite, j’ai pensé au cabanon, parce que c’est là que mes aventures ont débuté réellement, mais ensuite, je me suis aperçu que je devrais parler de M. Bowditch d’abord, et de la manière dont on est devenus proches. Seulement, tout cela ne serait jamais arrivé sans le miracle qu’a vécu mon père. Un miracle très ordinaire, pourrait-on dire, un miracle que des milliers d’hommes et de femmes ont connu depuis 1935, mais aux yeux d’un gamin, c’était un miracle. Seulement, ce n’est pas le bon choix non plus car je ne crois pas que mon père aurait eu besoin d’un miracle sans ce foutu pont. Alors, c’est par là que je dois commencer, par ce foutu pont de Sycamore Street. Et maintenant, en y repensant, je vois clairement un fil qui traverse les années, jusqu’à M. Bowditch et au cabanon cadenassé derrière sa vieille maison victorienne délabrée. Mais un fil, ça se brise facilement. Alors non, pas un fil, une chaîne plutôt. Solide. Et moi, j’étais le gamin qui avait les menottes aux poignets. 2 La Little Rumple River coule à l’extrémité nord de Sentry’s Rest (Sentry pour les gens du coin) et jusqu’en 1996, année de ma naissance, un pont de bois l’enjambait. Cette année-là, les inspecteurs du Département des transports routier l’ont examiné et jugé dangereux. Les habitants le savaient depuis 1982, disait mon père. Si le pont était interdit aux véhicules de plus de cinq tonnes, les gens de la ville au volant d’un pick-up chargé préféraient souvent l’éviter et prendre la bretelle de l’autoroute, un sacré détour qui vous faisait perdre du temps. Mon père affirmait qu’on sentait les planches trembler et gronder sous les roues, même en voiture. Ce pont était dangereux, oui, les inspecteurs avaient raison, mais voilà l’ironie : si le vieux pont de bois n’avait pas été remplacé par un pont en acier, ma mère serait peut-être toujours de ce monde. La Little Rumple est une petite rivière, comme son nom l’indique, et la construction du nouveau pont n’a pas duré longtemps. Il a été ouvert à la circulation en avril 1997. « Le maire a coupé un ruban, le père Coughlin a béni cette saloperie, et voilà », m’a raconté mon père un soir. Il était complètement soûl. « Pour nous, c’était pas vraiment une bénédiction, hein, Charlie ? » On l’avait baptisé pont Frank-Ellsworth, du nom d’un gars d’ici mort au Vietnam, mais les gens disaient « le pont de Sycamore Street ». C’était une rue joliment pavée de part et d’autre, mais le pont, lui – quarante-deux mètres de caillebotis en acier –, bourdonnait quand les voitures passaient et vrombissait quand un camion l’empruntait, ce qui était possible maintenant car il était autorisé aux véhicules jusqu’à vingt-sept tonnes. Ce n’était pas assez pour un semi-remorque, mais de toute façon, il n’y en avait jamais dans Sycamore Street. Tous les ans, le conseil municipal parlait de paver le pont et d’ajouter au moins un trottoir, mais tous les ans, il y avait des dépenses plus urgentes, apparemment. Je ne crois pas qu’un trottoir aurait sauvé ma mère, mais un dallage, peut-être. On ne peut pas savoir, hein ? Foutu pont. 3 On habitait au milieu de cette longue rue qu’est Sycamore Street Hill, à environ cinq cents mètres du pont. De l’autre côté, il y avait une station-service-épicerie, le Zip Mart. On y trouvait les trucs habituels, de l’huile pour moteur au Wonder Bread ou aux gâteaux Little Debbie, mais aussi du poulet frit cuisiné par le propriétaire, M. Eliades (que tout le monde par ici appelait Mr Zippy). Comme l’indiquait la pancarte derrière la vitre, ce poulet était tout simplement LE MEILLEUR DU PAYS. Je me souviens encore de son goût, mais après la mort de maman, je n’en ai plus jamais mangé, pas un seul morceau. Je me serais étouffé. Un samedi de novembre 2003 – le conseil municipal continuait à débattre du dallage du pont, pour décider une fois de plus que ça pouvait attendre encore un an –, ma mère nous annonça qu’elle allait chercher du poulet frit au Zippy pour le dîner. Mon père et moi, on regardait un match de football universitaire à la télé. « Tu devrais prendre la voiture, dit mon père. Il va pleuvoir. – J’ai besoin de faire un peu d’exercice, répondit maman. Mais je vais prendre mon imperméable de Petit Chaperon rouge. » Et c’est comme ça qu’elle était habillée la dernière fois que je l’ai vue. Elle n’avait pas mis la capuche car il ne pleuvait pas encore, et ses cheveux étaient lâchés sur ses épaules. J’avais sept ans, et je trouvais que ma mère avait les plus beaux cheveux

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