In nomine patris


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Rose Berryl
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 CKR Éditions
 
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 Directrice littéraire et éditoriale : Delphine Splingard
 
 
 
 II est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition. La reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du droit d’auteur.
 
 
 
 Dépôt légal — 2e trimestre 2023
 
 Bibliothèque et Archives nationales du Québec
 
 Bibliothèque nationale du Canada
 
 Copyright © CKR Éditions
 
 
 
 
 
 Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
 
 
 
 Titre: In nomine patris / Rose Berryl.
 
 Noms: Berryl, Rose, 1982- auteur.
 
 Description: Mention de collection: Collection Onyx
 
 Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20230057969 | Canadiana (livre numérique) 20230057977 | ISBN 9782924664315 (couverture souple) | ISBN 9782924664322 (PDF)
 
 Classification: LCC PZ23.B4797 In 2023 | CDD j843/.92—dc23
 
 
 
 Imprimé aux États-Unis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 La curiosité est un vilain défaut.
 
 Vous ne pourrez pas dire
 
 que je ne vous ai pas prévenus...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Chapitre I
 
 
 
 Westrelöm
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 « Vous écoutez Radio Mercury où le soleil brille toute l'année. Ici Dav'Boggs qui vous tiendra compagnie jusqu'à dix-huit heures pour un spécial Diiiiiiisco ! »
 
 Au volant de sa Fiat 500 blanche décapotable flambant neuve, Britany Barlax roulait à vive allure, sa courte chevelure auburn fouettée par le vent, le soleil inondant ses larges lunettes fumées hors de prix aux reflets fuchsias et roses pâles.
 
 Dans le cendrier, une cigarette coupée en deux parties plus ou moins égales, posée à côté d'un briquet couvert de petites imitations de diamants, attira son attention.
 
 « Courage, Brit. Tu peux tenir le coup. Ne cède pas... Et puis merde, elle est cassée ! Je ne saurais rien en faire de toute façon. Quoique... Non, tu dois apprendre à t'en passer ! » tenta-t-elle de se convaincre en se passant les doigts de la main gauche sur les lèvres.
 
 Pour s'occuper l'esprit, elle attrapa sur le siège passager un vieux calepin enveloppé d'une épaisse fourrure blanche pour le poser contre le volant.
 
 Tout en gardant un œil sur la route, elle parcourut les informations données par son chef lors de leur dernière conversation téléphonique.
 
 Journaliste d'investigation depuis plus de cinq ans, Britany avait fièrement suivi les pas de ses parents (tous deux reporters pour d'importants quotidiens) avant de prendre son envol, à plusieurs milliers de kilomètres de chez elle.
 
 « Mickael McFiligan... P.D.G. d'une entreprise pharmaceutique réputée dans le monde entier, présence en bourse depuis deux mille quatre, plusieurs filiales actives... Hum, voilà qui est très intéressant. Pfff, qui est-ce que j'essaie de berner, là ? À quand des sujets intéressants ? Avec les erreurs que tu as commises dernièrement, ma pauvre Brit, c'est pas demain la veille. En attendant... »
 
 Elle tourna les yeux vers son G.P.S., lasse de découvrir en gros caractères le nombre impressionnant de kilomètres qu'il lui restait encore à parcourir.
 
 Après un long soupir, elle monta le son de son poste de radio. La chanson « Stomp ! » était déjà bien entamée. Britany plissa les yeux, perturbée dans sa reconstitution des faits par la mélodie qui se répandait autour d'elle avant de disparaître au grand air. Quasi immédiatement, elle changea de fréquence, avant d'être interrompue par la sonnerie de son cellulaire.
 
 Elle coupa aussitôt le son, décrocha et colla l'appareil entre son oreille et son épaule.
 
 « Maman ? Oui... Non... Oui, j'ai bien reçu les croquettes pour Félix. Non... non, je suis en déplacement professionnel pour le moment... À Krimstown. Jusqu'à la semaine prochaine. Oui, maman. Pour une interview. Rien de bien motivant en fait. Félix ? Chez Nina jusqu'à mon retour, quelle question ! Oui, promis, je t'appelle dès que je rentre. Bisous. Oui, moi aussi j't'aime. »
 
 Après avoir raccroché, la jeune femme jeta le téléphone sur le siège passager et soupira.
 
 Depuis la mort de son père quelques années plus tôt, Madame Barlax avait perdu toute notion de la réalité, ce qui la poussait à appeler sa fille parfois plus de vingt fois dans la journée, probablement pour se rassurer de la savoir en santé et bien dans sa peau.
 
 Le soleil (particulièrement fort cet automne-là) tapait de plus en plus fort tandis que la voiture fonçait à vive allure sur la longue route en ligne droite qui traversait cette partie du pays, coupant de façon quasi équivalente un décor fait de champs, de forêts et de collines verdoyantes. Sentant la chaleur lui brûler le crâne, Britany pressa le bouton de fermeture de la capote et ôta ses lunettes, avant de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour s'assurer que son maquillage, d'une précision exemplaire, n'avait pas bougé depuis sa dernière inspection.
 
 Le cellulaire sonna à nouveau. Lorsqu'elle répondit, son visage s'illumina.
 
 « Hello toi ! Alors, comment va mon petit fauve ? Remis de notre nuit ? Moi ? Parfaitement ! Qu'est-ce que tu t'imagines ? Hum, non, pas pour l'instant. Je suis en déplacement jusqu'à... oui, on se voit ensuite. Je te rappelle plus tard. Bye. »
 
 Rêveuse, Britany caressa le cuir du volant, fermant les