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Catherine d'Aragon

Author/Uploaded by Alison Weir

Alison Weir CATHERINE D’ARAGON :LA PREMIÈRE REINE LES REINES MAUDITES – I Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Barbara Versini Hauteville Avec tout mon amour, à la meilleure et la plus chérie des mères. La boucle est bouclée car c’est là que tout a commencé. Mille mercis pour avoir cru en moi, Pour ton amour et ton soutien inconditionnels. Que Dieu te bénisse. À ma fille, Je t’ai appelée Ca...

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Alison Weir CATHERINE D’ARAGON :LA PREMIÈRE REINE LES REINES MAUDITES – I Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Barbara Versini Hauteville Avec tout mon amour, à la meilleure et la plus chérie des mères. La boucle est bouclée car c’est là que tout a commencé. Mille mercis pour avoir cru en moi, Pour ton amour et ton soutien inconditionnels. Que Dieu te bénisse. À ma fille, Je t’ai appelée Catherine, En hommage à Catherine d’Aragon, femme intègre et fidèle à ses principes, tout comme toi. « …celle Qui, comme un joyau, est restée vingt ans suspendue À son cou, sans jamais perdre de son lustre, De celle qui l’aime de cet amour ineffable Dont les anges aiment les hommes de bien, de celle enfin Qui, au moment où le coup le plus rude de la fortune la frappera, Bénira encore le roi ! » William Shakespeare, Henri VIII, acte II, scène II ; traduction de François-Victor Hugo « Tout comme le houx si vert Qui jamais couleur ne perd Ainsi suis-je et ai-je été À ma dame tout dévoué. » Poème du roi Henri VIII, Vert pousse le houx Première Partie LA PRINCESSE VENUE D’ESPAGNE Chapitre premier 1501 Ils arrivaient en vue des côtes d’Angleterre. Accoudée au bastingage, tout en haut de la poupe du navire, Catalina pouvait apercevoir des collines vert et brun, des flèches d’églises et des maisons agglutinées à leur pied. Des boucles cuivrées échappées de sa coiffe lui fouettaient le visage. Sous elle, à une distance vertigineuse, entre le vaisseau qui roulait et la terre, s’étendait une mer grise et agitée. Le paysage ne ressemblait en rien à celui de La Corogne, avec ses eaux bleues et son impressionnante tour d’Hercule ; ni à celui de l’immense et spectaculaire baie de Laredo. Mais désormais, elle le savait, tout serait différent. Maria de Salinas, une demoiselle de sa suite qui était aussi une amie proche, l’avait accompagnée sur le pont pour profiter du spectacle. — On va bientôt arriver au port, déclara Catalina. Quand je pense à toutes ces années où j’ai imaginé mon arrivée en Angleterre, j’ai du mal à croire que c’est bien réel ! Je suis heureuse de vous avoir auprès de moi, Maria, et j’en remercie Dieu. Affronter cela seule eût été beaucoup plus difficile. Elle n’aurait jamais fait un tel aveu de faiblesse à une autre que Maria. — Et je suis ravie que Votre Altesse soit à mes côtés, assura son amie. La demoiselle avait deux ans de plus que Catalina. Étant amies depuis toujours, les jeunes filles se réjouissaient d’entreprendre ensemble cette grande aventure. Maria, fidèle à elle-même, avait enlevé sa coiffe pour mieux sentir le vent dans ses longs cheveux noirs. Elle frémissait d’impatience et ses grands yeux étincelaient en contemplant la terre qui les attendait. Elle aussi s’apprêtait à affronter un destin inconnu. Comme à toutes les demoiselles de la suite de l’infante, on allait lui trouver en Angleterre un mari de bonne famille. Mais, à l’inverse de Catalina, qui envisageait l’avenir avec une certaine appréhension, elle pouvait à peine contenir son excitation. — Je vais bientôt voir le prince Arthur, soupira Catalina. Enfin… On lui avait maintes fois répété que son fiancé était le prince idéal. Beau, élégant et doté de nombreuses qualités, Arthur était déjà très aimé du peuple anglais, qui attendait beaucoup de son futur roi. — Je prie pour lui plaire, acheva-t-elle en soupirant. Elle priait aussi pour ne pas avoir de mauvaises surprises. — À en juger par ses lettres, il est impatient de rencontrer Votre Altesse, affirma Maria avec un sourire encourageant. Votre mari vous aime, vous avez de la chance. — Comment pourrait-il m’aimer alors qu’il ne m’a jamais rencontrée ? demanda Catalina, exprimant ainsi une préoccupation qu’elle gardait pour elle depuis un certain temps. Aurait-il été à ce point séduit par mon portrait ? Maître Miguel, peintre de la Cour d’Espagne, avait fait d’elle un portrait très ressemblant que l’on avait envoyé au jeune prince. — Comment aurait-il pu ne pas l’être ? rétorqua Maria. Vous êtes si belle. — Il n’a que quinze ans, soupira Catalina. Presque un an de moins que moi. Je pense que les lettres qu’il m’a écrites lui ont été dictées, tout comme celles que je lui ai envoyées. Et puis… Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de poursuivre : — Je crains qu’il ne soit immature pour son âge. Rappelez-vous comment ma venue a été une première fois repoussée d’un an, sous prétexte qu’il n’était pas prêt à se marier, puis une seconde fois. Tout cela avait été une obscure affaire, menée sous le sceau du secret. Même à Maria, Catherine ne pouvait confier qu’elle avait un temps soupçonné quelque tare cachée du côté d’Arthur ; pire encore, elle soupçonnait qu’il avait fallu, pour qu’on l’envoyât enfin en Angleterre, un acte auquel elle osait à peine croire. Formuler tout haut ses craintes n’aurait fait que les exacerber. — Au moins, ce long délai m’a donné le temps d’apprendre le français ! s’exclama-t-elle avec enthousiasme. C’est la reine elle-même, l’épouse du roi Henri, qui m’en a fait la demande. Ainsi que sa mère, lady Marguerite. Aucune des deux ne parle l’espagnol ou le latin. Les deux ladies avaient également insisté sur le fait que Catalina devait exercer son palais au vin, car l’eau en Angleterre était imbuvable. Elle s’était pliée à leurs exigences, en s’attendant à d’autres instructions du même ordre, visant à préparer sa vie dans ce pays étranger, mais il n’y en avait eu qu’une seule, venue cette fois du roi en personne, et qui l’avait grandement troublée. — Le roi Henri veut que j’oublie l’Espagne, avoua-t-elle à Maria. Il pense que je serai plus heureuse si je n’en garde pas le souvenir. Le docteur de Puebla l’a écrit au roi mon père. Rodrigo de Puebla était l’ambassadeur d’Espagne en Angleterre et il s’était chargé des négociations autour du mariage princier. — Le roi Henri n’a que de bonnes intentions, j’en suis sûre,

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