Author/Uploaded by Elisabeth Koshava
Contents Ecarlate_sous_la_Cendre_num_rique-4 Ecarlate_sous_la_Cendre_num_rique-4 Prologue CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 15 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 CHAPITRE 23 CHAPITRE 24 CHAPITRE 25 CHAPITRE 26 CHAPIT...
Contents Ecarlate_sous_la_Cendre_num_rique-4 Ecarlate_sous_la_Cendre_num_rique-4 Prologue CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 15 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 CHAPITRE 23 CHAPITRE 24 CHAPITRE 25 CHAPITRE 26 CHAPITRE 27 CHAPITRE 28 CHAPITRE 29 CHAPITRE 30 CHAPITRE 31 CHAPITRE 32 CHAPITRE 33 CHAPITRE 34 CHAPITRE 35 CHAPITRE 36 CHAPITRE 37 CHAPITRE 38 CHAPITRE 39 CHAPITRE 40 CHAPITRE 41 CHAPITRE 42 CHAPITRE 43 CHAPITRE 44 Remerciements www.inceptioeditions.com Landmarks Cover L’Autrice Elisabeth Koshava est une écrivaine belge. Née d’une maman peintre et d’un papa antiquaire, elle développe très tôt sa sensibilité artistique. Dès l’âge de cinq ans, elle s’efforce de dessiner les personnages de son monde imaginaire. À treize ans, les croquis ne suffisent plus et elle finit par prendre la plume. Écarlate devient alors petit à petit l’ami quotidien d’Elisabeth dans son cheminement vers l’âge adulte. Elle est aujourd’hui diplômée en graphisme et illustration, et termine d’autres études en Histoire de l’Art. Elle joue du piano, boit trop de café, et continue sans relâche de chercher ses personnages dans le papier. ELISABETH KOSHAVA Inceptio Éditions Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse Direction presse/médias : Ophélie Pourias Couverture : Elisabeth Koshava Diffusion : DOD&Cie © Inceptio Éditions, 2023 ISBN 978-2-38411-037-7 Droits réservés Inceptio www.inceptioeditions.com À tous les enfants un peu bizarres dans la cour de récréation. J’en suis une, ne changez pas. Prologue Quatre séraphins planaient au-dessus des nuages. Leurs puissantes ailes, immobiles et tendues comme les voiles d’un navire, glissaient en vibrant sur le vent. Une nuit froide s’engouffrait à travers leurs rémiges écartées ; elle cambrait leurs plumes et portait sans faillir leur lourde carrure. Le premier était un homme élancé aux ailes sombres, occupé à embrasser la vue d’un regard. En dessous de son ventre s’étalait l’océan vert des sapins ; une écharpe nébuleuse y déposait sa pâleur, çà et là piquée des cimes. Les forêts de l’Est sont aussi abondantes que la dernière fois, songea-t-il. À peine touchées par la civilisation. On pouvait distinguer une clairière villageoise, deux ou trois chaumières isolées… Et même un reste de temple, à trois lieues de leur position. Ruines perdues dans l’opulence de verdure. L’ange s’étira les épaules. Non sans soulagement, sa petite troupe survolait enfin la destination de leur long voyage. Le terrain vallonné se pencha doucement vers l’avant, et ils purent alors voir au loin un mince ruban de plage : il s’agissait des côtes dorées de la mer Carteline, limite du continent et prémices des îles naïadiennes. — Escadron de tergals à moins de cent mètres, avertit soudain l’un de ses sous-fifres. J’en compte à peu près cinquante. Armés. Le Commandant arqua un sourcil. D’un geste fluide, il rassembla un peu de vent entre ses doigts, puis l’expulsa dans une discrète rafale : effectivement, quelques secondes plus tard, celle-ci lui rapporta la rumeur de lourdes foulées. Des foulées un peu désordonnées. Suivies d’une plainte répétitive et désagréable. — Juste un gros peloton, corrigea-t-il. Un sourire carnassier étira néanmoins son visage. Voilà près d’un mois qu’ils sillonnaient l’ennuyeux ciel d’été sans aucune distraction de ce genre. Ils étaient presque arrivés… — Que dites-vous d’une dernière escale ? lança-t-il en redressant déjà ses ailes pour se mettre à planer. — J’en dis qu’on va pouvoir s’amuser, répondit son adjoint. D’un geste fluide, tous les quatre replièrent leur lourde ossature pour plonger vers l’avant. Ils suivirent la direction de leurs bourrasques et, chassant trois corneilles indignées, s’engouffrèrent dans les sous-bois. Ici, le noir était presque complet. Chaque séraphin se posta dans un arbre. Pas un tergal ne remarqua l’étau de prédateurs qui venait de se resserrer autour d’eux. Les futurs cadavres avançaient entre les arbres d’un pas las, négligé. Ils n’étaient même pas en rythme ; le sol était martelé à la même cadence qu’un troupeau de vaches. Et dans leur sillage gémissait par à-coups le crissement de métaux rouillés. Un bruit plutôt pénible. À travers le feuillage, quatre paires d’yeux gourmands fixées sur eux. Le mets n’est pas de choix, pensa le Commandant. Mais l’occasion restait belle. D’un rapide coup d’œil, il examina ses proies. Tunique ébène, cape de voyage. Le côté gauche du plastron frappé du sceau de la Reine. C’était un uniforme qu’il connaissait bien, à force de l’affronter dans le désert. Leurs semelles raclaient le sol ; leurs épées se frottaient contre leurs hanches. Le dirigeant de la troupe, un petit Capitaine à l’air morose, marchait lui-même aux côtés de ses hommes. Manifestement, ces soldats-là patrouillaient depuis fort longtemps. Le Commandant ne se croyait pas lâche au point d’attaquer une brigade dans un tel état. Il allait envoyer le signal de retraite lorsqu’il remarqua autre chose : un chariot brinquebalant était tiré en queue de troupe, produisant cet horrible bruit de ferraille qui suivait la marche. Une cage en fer noire y était transportée. Et environ quinze personnes s’entassaient à l’intérieur. — Foroï’zal1, marmonna le Commandant dans sa barbe. L’Armée Noire recrutait, encore et toujours. Tout foyer se préparait à devoir un jour ou l’autre céder son membre fort aux soldats. Même si le Commandant voyait mal ce que la Reine pouvait embrigader de plus, vu l’ampleur actuelle de son armée… Et de fait ; derrière les barreaux, il ne distinguait qu’une majorité de femmes, plutôt dans la fleur de l’âge, ainsi que quelques vieillards. Puis il remarqua les enfants. Deux garçons, frôlant peut-être les douze ans. — On attaque, murmura-t-il dans le vent. Ses hommes reçurent le message. Un battement de cils plus tard, tous jaillissaient des fourrés. Cris de guerre et fracassements d’armes éclatèrent dans la nuit. — Des Indomptés ! hurla le chef de brigade. Ils ne sont que quatre ! Exterminez-moi cette verm… Le premier séraphin l’empala de son javelot d’un geste vif. Sa bouche se crispa dans une moue disgracieuse puis il glissa le long de la lame. Le Commandant s’occupait d’une demi-dizaine de