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Febris sibirica 1 Peste Fauve

Author/Uploaded by J. Jordana; F. Daniel

Contents PROLOGUE PERMAFROST L’ÉTRANGE VOYAGE D’AYTA GARE DE TRIAGE LA NAISSANCE DU CHAOS LA MORT DE L’AUBE LA JONQUE LA LETTRE LA TOUR DE LONDRES DOCTEUR BUCK SONNER LE TOCSIN OPHELIA VOYAGE EN PREMIÈRE CLASSE TERMINUS ÎLE DE WIGHT LE CHÂTEAU DE DUNNOTTAR LE COCON DE SOIE PESTE FAUVE TOME 1 FEBRIS SIBIRICA J. Jordana & F. Daniel « Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur verdâtre...

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Contents PROLOGUE PERMAFROST L’ÉTRANGE VOYAGE D’AYTA GARE DE TRIAGE LA NAISSANCE DU CHAOS LA MORT DE L’AUBE LA JONQUE LA LETTRE LA TOUR DE LONDRES DOCTEUR BUCK SONNER LE TOCSIN OPHELIA VOYAGE EN PREMIÈRE CLASSE TERMINUS ÎLE DE WIGHT LE CHÂTEAU DE DUNNOTTAR LE COCON DE SOIE PESTE FAUVE TOME 1 FEBRIS SIBIRICA J. Jordana & F. Daniel « Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. » Apocalypse 6:8, La Bible PROLOGUE Sibérie centrale, 14 500 ans avant notre èreC’était un majestueux mastodonte, la Matriarche de son clan. Elle atteignait presque quatre mètres de hauteur au niveau des épaules. Une telle taille était rarissime pour une femelle et seules ses défenses, plus modestes, la différenciaient des grands mâles solitaires qui parcouraient la toundra. Cela faisait désormais quarante années qu’elle guidait les siens dans la plaine sibérienne. Sa mère lui avait tout appris. Elle-même avait reçu le savoir de toutes les mères depuis la première matriarche et grâce à cette transmission millénaire, elle savait reconnaître les herbes les plus nourrissantes, mais aussi les champignons qui aidaient à guérir et ceux qui éteignaient la douleur. Cette plaine battue par les vents et soumise à la rigueur d’un hiver quasi-permanent était sa maison, et sa flore n’avait aucun secret pour Elle. Durant sa jeunesse, Elle mémorisa, année après année, les milles sentiers de ses ancêtres. Les havres pour le cœur de l’hiver où une maigre végétation subsistait toujours sous la neige fraîche, mais aussi les passages sûrs pour le troupeau, lorsque la glace traîtresse recouvrait rivières et lacs et que toute la plaine s’était revêtue de sa fourrure blanche. Puis, après de multiples saisons, Elle vit, effrayée, sa mère dépérir, à cette époque où le soleil ne se couchait jamais sur la toundra. La Grande Ancienne ne mangeait plus. Ses dents usées par les années étaient désormais incapables de broyer la centaine de kilos d’herbes qui lui était nécessaire chaque jour pour vivre. Pendant de longues semaines, Elle accompagna sa mère dans son agonie et impuissante, assista à son irrémédiable déclin. Là, sous le jour perpétuel, le vénérable mastodonte finit par s’effondrer sur un affleurement rocheux, près d’une paisible rivière qu’on appellerait un jour le fleuve Léna. La jeune femelle la caressa délicatement de sa trompe, sans relâche pour que la Grande Ancienne se relevât, tournant sans fin autour du cadavre, en vain. Elle aurait pu rester indéfiniment ici, à ses côtés, mais déjà les prédateurs rôdaient. Elle vit sur la ligne d’horizon les silhouettes des mangeurs de chair se dessiner. Diffuse dans un premier temps, la menace se fit de plus en plus précise et son instinct lui hurla de partir, il était temps. Lors, avec une douceur infinie, la trompe se posa une dernière fois sur la laine rousse de la Grande Ancienne, puis Elle s’éloigna dans l’immensité de la steppe sibérienne. Vingt saisons s’étaient écoulées depuis la mort de la Grande Ancienne. La jeune femelle avait désormais traversé quarante hivers et était devenue la guide de son peuple. Pourtant, en cette journée anormalement chaude pour la saison, Elle galopait seule au milieu de la toundra. Au cours de ces trois dernières années, le paysage sibérien avait connu de grands bouleversements. Les hivers s’étaient adoucis et les étés semblaient ne devoir jamais prendre fin. Le sol, perpétuellement gelé depuis des dizaines de milliers d’années, se ramollissait sous les températures ardentes qui sévissaient la plaine. Çà et là apparaissaient des flaques d’eaux boueuses reliées entre elles par de petites veines d’eau, comme autant de ruisseaux qui sillonnaient la steppe. La toundra se transformait en un immense marécage fangeux et n’était pas le désert polaire que l’on s’imaginait, puisque cette région aux climats extrêmes hébergeait une faune et une flore des plus riches. Tout un écosystème à l’équilibre fragile. Le cycle du réchauffement de la Terre, qui s’était soudainement enclenché, marquait la fin d’une période de 100 000 ans de glaciation et ce phénomène était d’une rapidité inouïe pour les habitants de la plaine sibérienne. Libérés de leur prison de glace, des bactéries et des virus d’un autre temps remontaient à la surface. Sous les rayons du soleil, ils reprenaient vie et extirpés d’un sommeil vieux d’une centaine de milliers de nuits, colonisaient désormais la toundra avec une célérité stupéfiante. Partout la végétation évoluait et le visage du désert polaire se métamorphosait à vue d’œil. Autour des lacs apparaissaient de nouvelles espèces de plantes aux couleurs surprenantes et tout ce qui avait existé depuis toujours dans la mémoire collective des mammouths des plaines disparaissait. De nouvelles lianes ornées de fleurs bigarrées s’échappaient des mares et recouvraient le lichen, des champignons colorés pullulaient le long de chaque filet d’eau et de nouvelles espèces, dotées d’une vigueur étonnante, supplantaient irrémédiablement les anciennes. La première saison, le changement fut imperceptible. Guidant le clan avec assurance, la Matriarche avait remarqué ces herbes qui lui était parfaitement inconnues. Jamais sa mère ne les avait broutées, ni toutes les mères avant elle. Sa troupe en ferait autant. L’été suivant, le soleil dardait ses rayons avec un poids terrible sur les épaules voutées des mastodontes. Il devenait difficile de trouver suffisamment d’essences familières pour nourrir le troupeau. Les anciens payèrent le plus lourd tribut. Beaucoup plièrent le genou une dernière fois cette année-là pour rejoindre la terre qui les portait chaque jour. Les mères allaitantes, sous-alimentées, n’avaient plus de lait à offrir, aussi, de nombreux petits de l’année rejoignirent leurs aînés pour entrer dans la longue nuit. Le troisième été fut le théâtre d'une hécatombe. Torturés par la faim, les mammouths commencèrent à se nourrir de cette nouvelle flore luxuriante. Ils étaient alors rapidement frappés d'une étrange affliction. La surface de leurs défenses devenait pulvérulente, puis, désorientées, les bêtes malades quittaient

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