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La Rançon de la gloire

Author/Uploaded by M.C. Beaton

© Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction françaiseÉdition originale parue sous le titre :DEATH OF A CELEBRITY© M.C. Beaton Limited, 2002Tous droits réservés.Toute reproduction totale ou partielle est interditesans l’accord préalable de l’auteur. ISBN : 978-2-226-48408-6 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Pour Benjamin Wigginde Honington Hall, dans le Warwickshire,avec tou...

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© Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction françaiseÉdition originale parue sous le titre :DEATH OF A CELEBRITY© M.C. Beaton Limited, 2002Tous droits réservés.Toute reproduction totale ou partielle est interditesans l’accord préalable de l’auteur. ISBN : 978-2-226-48408-6 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Pour Benjamin Wigginde Honington Hall, dans le Warwickshire,avec toute mon affection. 1 « Si nous sommes soumis, la faute, cher Brutus, Ne revient pas à nos étoiles, mais à nous-mêmes. » William Shakespeare Hamish Macbeth n’aimait pas le changement. C’était un trait de caractère qu’il refusait d’admettre, préférant se considérer comme un homme moderne et dynamique. Le village de Lochdubh, situé au nord-ouest de l’Écosse, lui convenait à merveille : le temps semblait s’y être arrêté. Et, en tant que policier municipal, il connaissait tout le monde. Il adorait se promener dans les rues ou parcourir en voiture les collines couvertes de bruyère, s’arrêtant ici et là pour bavarder et boire une tasse de thé. On accédait à Lochdubh par une seule route, étroite et sinueuse. Niché au pied de deux hautes montagnes, le village faisait face à un long bras de mer sur lequel s’abattaient des vents violents venus de l’Atlantique, qui le soumettaient aux aléas d’une météo capricieuse. Hormis quelques touristes durant la saison estivale, les visiteurs étaient rares. Les journées se déroulaient à peu près comme au siècle dernier, bien que le prix des moutons fût en chute libre – une forte baisse qui frappait de plein fouet les éleveurs et les fermiers du comté. Depuis les lointaines capitales de Glasgow et d’Édimbourg, des voix officielles suggéraient à ces petits exploitants de se diversifier, mais leurs terres dures et caillouteuses ne se prêtaient qu’à l’élevage des ovins. Alors quand la presse locale s’était enrichie d’un nouvel hebdomadaire, publié à Lochdubh par une petite équipe de journalistes, Hamish avait d’abord regardé les nouveaux venus avec circonspection. Sam Wills, le rédacteur en chef et propriétaire du titre, avait installé ses bureaux dans une vieille pension victorienne sur le front de mer et lancé le Highland Times avec l’aide d’une subvention des autorités locales. Le succès avait été quasi immédiat : le journal avait rapidement atteint un tirage de près de mille exemplaires – ce qui, au vu de la faible population des Highlands, était un véritable triomphe – non pas en raison de sa couverture de l’actualité, mais grâce à sa page « potins », à ses fiches cuisine et, surtout, à son horoscope. La rubrique, confiée à Elspeth Grant, offrait des prévisions étonnamment détaillées. Les Highlanders découvraient par exemple qu’ils souffriraient d’un terrible mal de dos à huit heures précises le lundi matin. Les douleurs lombaires étant une des excuses le plus fréquemment invoquées pour ne pas aller travailler, les lecteurs du journal s’émerveillaient de l’exactitude de ses prédictions. La méfiance initiale d’Hamish s’était peu à peu estompée, même s’il n’avait guère changé d’avis sur l’astrologie – une vaste fumisterie, d’après lui. La rédaction du Highland Times ne comptait que trois personnes : Sam, Elspeth et un vieux journaliste alcoolique – une équipe restreinte qui parvenait, bon an mal an, à rédiger à elle seule la totalité des reportages publiés dans les six pages de la feuille de chou. Pour toutes ces raisons, Hamish était donc loin d’imaginer que le vrai monde des médias s’apprêtait à faire une irruption fracassante dans son petit univers bien tranquille. * À Strathbane, la chaîne de télévision locale traversait une mauvaise passe. Elle ne programmait plus que des rediffusions de vieilles sitcoms américaines agrémentées d’une poignée d’émissions « maison », produites à bas prix. Résultat : les autorités venaient de menacer Strathbane TV de lui retirer sa licence si elle ne faisait pas rapidement preuve d’innovation. Réunie dans la salle de conférences, la rédaction commentait la situation dans une atmosphère lourde de tensions et d’inquiétudes. Plusieurs personnes fumaient au mépris des panneaux interdisant de le faire. – Ce qu’il nous faut, déclara Rory MacBain, le directeur des programmes, c’est une émission coup de poing. Derrière lui, une énième rediffusion de la série Mister Ed passait sur l’écran fixé au mur. – Des tas de gens viennent dans les Highlands, poursuivit-il, mais ils ne restent pas. Pourquoi ? – C’est évident, repartit Callum Bissett, le directeur général. Il fait un temps pourri et on a toutes les peines du monde à gagner notre vie. Tandis qu’un concert de voix plaintives et exaspérées accueillait ces propos, Rory s’adossa contre le dossier de sa chaise. Il venait de se souvenir d’une soirée fort intéressante passée à Édimbourg en compagnie d’une documentaliste de la BBC. Il l’avait rencontrée lors de la cérémonie de remise des prix du Festival international de télévision qui se tenait chaque année dans la capitale écossaise. Il avait été surpris qu’une femme aussi entreprenante et séduisante soit cantonnée à des fonctions de documentaliste. Et plus surpris encore lorsque cette superbe blonde l’avait invité dans sa chambre. Il lui avait alors promis de lui donner sa chance à Strathbane TV si l’occasion se présentait. Il se pencha vers ses collaborateurs. – J’ai une idée. Tous le regardèrent avec espoir. – Notre plus grand échec, reprit-il d’un ton mesuré, c’est Dans nos campagnes. Felicity Pearson, la productrice de l’émission en question, laissa échapper un cri outré. – Les courbes d’audience sont catastrophiques, Felicity, asséna Rory. Primo, tout est en gaélique. Secundo, la plupart des invités sont des vieux schnocks occupés à pontifier autour d’une table. Nous ferions mieux de lancer une nouvelle émission, baptisée disons… Highland Life. Si on trouvait quelqu’un d’incisif et de glamour pour la présenter, ce serait formidable ! On pourrait commencer par démolir un cliché… Celui du pauvre paysan, par exemple. – Les paysans des Highlands sont pauvres, protesta Felicity. C’est un fait. Le prix des moutons a chuté de manière effrayante. Rory fit mine de ne pas l’avoir entendue. Il continua, assurant que, si la plupart des téléspectateurs ne souhaitaient pas s’installer dans le coin, ils adoraient regarder des émissions sur les Highlands. Ne

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