Author/Uploaded by Marc Lambron
Pour Jacqueline, Monique et Rachel « Riches ou pauvres quoi qu’on fasse sur la Terre Notre existence est une chose éphémère Et des pendules le tic tac incessant Semble nous dire “Tout passe avec le temps”. » Paul Dalbret, « Si l’on pouvait arrêter les aiguilles » « J’ai parlé du sentiment de l’unité épique de la vie qui a commencé à se perdre au début des années soixante. » Claudio Magris « Les...
Pour Jacqueline, Monique et Rachel « Riches ou pauvres quoi qu’on fasse sur la Terre Notre existence est une chose éphémère Et des pendules le tic tac incessant Semble nous dire “Tout passe avec le temps”. » Paul Dalbret, « Si l’on pouvait arrêter les aiguilles » « J’ai parlé du sentiment de l’unité épique de la vie qui a commencé à se perdre au début des années soixante. » Claudio Magris « Les classes d’esprit n’ont pas égard à la naissance. » Marcel Proust Dans un court-métrage de 1995, Imphy, capitale de la France, le réalisateur Luc Moullet préconise de déclasser Paris, « ville très humide, froide et sans soleil », engorgée de voitures et menacée de surpopulation, au profit d’une nouvelle capitale détachée de la métropole principale, comme il en va de Washington, Berne, Ottawa ou Brasília. Avec un humour pince-sans-rire, se mettant lui-même en scène, le professeur de géographie du cinéma français propose d’implanter la capitale au centre du pays, dans la cité nivernaise d’Imphy. Se rendant alors sur place à la manière d’un Jacques Tati rural, il suggère d’une voix traînante, campé au bord d’un filet d’eau et de friches herbues, d’installer sur ces sites le ministère des Finances et le siège de Canal Plus. On est en pleine cambrousse, l’ironie pataphysique n’étant pas exempte, dans son paradoxe, d’une pointe de condescendance. Sans Pierre Denis naît en 1902. Sa mère, Claudine, meurt de la rougeole quand il a 6 ans, le laissant orphelin comme ses deux sœurs. Son père, Étienne Denis, enfant naturel né en 1876, était sabotier à Verneuil. Ami des forêts et des oiseaux, il mourra au pied d’un arbre. Pour l’heure, le veuf se remet assez vite en ménage avec une marâtre sans tendresse. Petit Pierre est placé dans la fermette d’une tante. Alphabétisé à l’école communale, il n’en est pas moins requis pour garder les moutons. Taquin, il aime les farces de village. Un forain a-t-il garé sa roulotte sur une sente en déclivité, il en ôte les cales. Comme le méchant bouc du troupeau ne cesse de fulminer, il pose un linge de couleur sur une borne pierreuse, puis excite l’animal qui charge aussitôt pour retomber étourdi par le choc.