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Primadonna

Author/Uploaded by Elisabeth Massicolli

De la même autrice La bouche pleine, Québec Amérique, 2020. Projet dirigé par Stéphane Dompierre, éditeur Conception graphique et mise en pages : Audrey Guardia Révision linguistique : Élyse-Andrée Héroux Conversion en ePub : Fedoua El Koudri Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert Montréal (Québec) Canada H2R 2N1 Téléphone : 514 499-3000 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Ca...

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De la même autrice La bouche pleine, Québec Amérique, 2020. Projet dirigé par Stéphane Dompierre, éditeur Conception graphique et mise en pages : Audrey Guardia Révision linguistique : Élyse-Andrée Héroux Conversion en ePub : Fedoua El Koudri Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert Montréal (Québec) Canada H2R 2N1 Téléphone : 514 499-3000 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien.We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts. Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre : Primadonna / Elisabeth Massicolli. Noms : Massicolli, Elisabeth, auteur. Description : Mention de collection : QA fiction | Texte en français seulement. Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220031398 | Canadiana (livre numérique) 20220031401 | ISBN 9782764449653 | ISBN 9782764449660 (PDF) | ISBN 9782764449677 (EPUB) Classification : LCC PS8626.A79899 P75 2023 | CDD C843/.6—dc23 Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023 Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2023 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés © Éditions Québec Amérique inc., 2023. quebec-amerique.com À ma mère, ma sœur et toutes les femmes de ma vie. ACTE I Des miettes de mon cornetto me tombent sur le menton, pendant que Marta me raconte qu’elle en revient pas de sa chance d’avoir rencontré un guide touristique sur Tinder qui lui promet de lui faire visiter le Vatican en privé. — Ma mère va être folle quand je vais lui dire, qu’elle me lance avec son accent du sud de la France à couper au couteau, en croquant elle aussi dans la pâtisserie qui lui sert de petit-déj. — Oui, okay. Mais fais attention, hen, il peut ben te raconter n’importe quoi juste pour t’attirer sur une date. Tu sais comment y sont, les Italiens à la chasse aux touristes. — Pardon ? — Fais attention, que je dis ! Peut-être qu’il te raconte des menteries… des mensonges. Pour que t’acceptes de le rencontrer ! — Beh non, franchement, j’pense pas. De toute façon on se voit direct au Vatican. Il aura l’air d’un teubé s’il y connaît rien et encore plus s’il peut pas m’avoir une réduc. — On est rendues là, hen ? Des dates Tinder pour visiter des lieux saints à prix réduit ? — Hein ? — Laisse tomber. On finit nos snacks, la bouche pleine de chocolat, et on s’enfile en vitesse nos caffe macchiato avec un sucre avant de sortir du bar et d’entrer par la grande porte en bois, juste à côté, qui nous mène à une cour intérieure. Une vieille dame s’affaire à arroser les plantes en pots de terre cuite qui, avec la mousse verte qui grimpe sur les murs, donnent à l’espace ancien l’allure d’une petite jungle. Au fond, une autre porte aux fins détails donne sur un hall d’entrée décoré de crucifix, de dorures et de boiseries. On se squeeze à l’intérieur d’un ascenseur vétuste qui, à chaque mouvement brusque, menace de nous faire faire une crise cardiaque. Puis, on entre dans notre salle de classe qui sent un peu le moisi, au cœur d’un ancien couvent, sous le regard désapprobateur du prof parce qu’on est – encore – quelques minutes en retard. Scusi, scusi. Je m’assois à mon pupitre, juste à côté de celui de Marta, alors que notre professore nous distribue nos devoirs de la semaine passée corrigés en félicitant deux religieuses indiennes qui ont vraiment compris l’exercice. Je ris. — Pourquoi tu rigoles ? — Parce que je me sens mal d’avoir eu une mauvaise note dans mon devoir. À 27 ans. Entourée de membres du clergé. — Eh beh fallait pas choisir l’école d’italien qui donne des rabais aux religieux si tu voulais pas te faire juger pour ton manque de discipline le mardi matin. Tu veux qu’on passe à la confesse, après la classe ? — Si ça inclut du vin de messe, j’suis in. Marta lève les yeux au ciel. Elle est catholique avec un grand C et va à l’église tous les dimanches, au minimum. Je pensais qu’elle portait ironiquement son bracelet serti de portraits de saints, mais non. Ça me dépasse, pour être franche, mais c’est pas trop de mes affaires. Même si Jésus pis moi on est pas exactement sur la même longueur d’onde, j’ai d’autres intérêts en commun avec Marta, qui ont réussi à nous rapprocher, après quelques semaines de cours à faire équipe pour apprendre les verbes réguliers en italien. Boire des negroni, par exemple. Ou manger des pâtes. Elle est toujours willing pour un aperitivo ou pour la visite d’une vieillerie majestueuse. Surtout, elle est très disponible. À 25 ans, elle est ici seulement pour apprendre l’italien, pour le fun, puisque de ce que j’ai compris, sa très nombreuse famille est excessivement en moyens. Et ses parents sont très contents de savoir que leur fille étudie à quelques kilomètres du pape en personne. Ce qu’ils savent pas, c’est que Marta passe plus de temps à frencher sur les terrasses avec quelques spritz dans le corps – payés avec la carte de crédit de papa – qu’à lire l’Ancien Testament en latin. Son passage à Rome est pour elle un extended spring break avant de retourner à la maison, se marier avec un gars propre et faire une trâlée de bébés marseillais. On habite aussi le même quartier, ce qui fait que c’est facile de nous emporter, même les soirs de semaine – d’où nos réguliers retards en classe. On se lève aux aurores – à 6 h – pour avoir le temps de prendre un café avant notre cours de trois heures, qui commence à 8 h. On est rarement très motivées à aller apprendre les noms des fruits et des légumes en italien, mais on s’encourage mutuellement. On a déboursé plusieurs centaines d’euros

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