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Soviets 1929

Author/Uploaded by Panaït Istrati; Victor Serge

Soviets 1929Quelques constatations. Les forces de l’avenirLa crise des blés. Le koulakL’industrialisation est-elle en progrès ?Le gaspillage bureaucratique dans l’industrieLe cinéma. Le livreCoopérationLa classe ouvrièreLes sovietsLe régime intérieur du partiLe duel de l’Opposition et des dirigeantsLa répression du « trotskisme »Celui qu’on ne voit pas : TrotskyLes mœursLe développement intellectu...

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Soviets 1929Quelques constatations. Les forces de l’avenirLa crise des blés. Le koulakL’industrialisation est-elle en progrès ?Le gaspillage bureaucratique dans l’industrieLe cinéma. Le livreCoopérationLa classe ouvrièreLes sovietsLe régime intérieur du partiLe duel de l’Opposition et des dirigeantsLa répression du « trotskisme »Celui qu’on ne voit pas : TrotskyLes mœursLe développement intellectuel de l’URSS et du communismeÉcrivains soviétiquesLa tragédie de GorkiLe péril est en vous. Le salut est en vousAchevé de numériser Title Page Cover Panaït Istrati Victor Serge Soviets 1929 Éditions de L’Izoard Quelques constatations. Les forces de l’avenir Les voyageurs qui, venant de passer trois semaines en URSS, en rapportent un livre de trois cents pages documenté sur toutes choses, peuvent, selon leur partialité, dénigrer le monde soviétique ou l’admirer sans réserves. Celui qui a passé de longs mois dans l’URSS et pas exclusivement dans les grands hôtels et parmi les hauts fonctionnaires du régime, mais en contact avec la vie de tous les jours, et de tout le monde, a d’autres devoirs, surtout s’il ne s’est pas senti un étranger au pays de la révolution, surtout si l’avenir de la première république des travailleurs lui apparaît comme l’un des cléments précieux de l’avenir du monde. Vue de près, l’URSS apparaît vraiment comme un monde en transformation où deux sortes de forces, si étroitement mêlées qu’elles se confondent souvent dans les mêmes milieux, dans les mêmes institutions, se combattent avec un acharnement sans exemple : les forces du passé, les tendances à la restauration capitaliste, et les forces prolétariennes qui tendent à créer un ordre socialiste. Cette lutte est pleine d’alternatives. Dans l’ensemble, les forces, socialistes paraissent l’emporter ; l’observateur qui considère les choses à vol d’oiseau verra le drapeau rouge sur le Kremlin, le drapeau rouge sur les nouvelles usines de Karélie, d’Arménie, de la Volga, de partout, les portraits et les œuvres de Lénine dans tous les lieux publics et dans bien des logis. Il conclura à la victoire dûment acquise des forces socialistes. L’observateur qui, descendant des hauteurs, visitera les usines et les logis verra souvent, sous les drapeaux rouges, des hommes dont les aspirations profondes, lisibles dans leurs actes ou leur façon de vivre, vont, qu’ils le sachent ou non, à la restauration capitaliste. La révolution n’est pas finie, la révolution continue, c’est-à-dire que la lutte entre le capitalisme et le socialisme continue. Deuxième vérité. Puisqu’il y a lutte des classes, lutte de forces irréductiblement antagonistes, le devoir de l’observateur qui se sent solidaire des travailleurs de l’URSS est moins de les complimenter sur leurs admirables victoires que de leur crier : attention, camarades ! Redoublez de vigilance sur tel point menacé ! Préparez-vous à résister sur tel autre qui paraît encore un secteur calme ! Le devoir de l’observateur qui ne se targue pas d’une absurde neutralité est d’avertir ses frères du danger qu’il aperçoit. Mais, dira-t-on, cette façon de faire n’a-t-elle pas le désavantage de concentrer l’attention sur les points faibles d’une société naissante, dont il vaut mieux souligner, pour entretenir l’enthousiasme des prolétaires, l’acquis déjà glorieux et l’effort fructueux ? Je répondrai : l’enthousiasme des vrais révolutionnaires ne se nourrit pas uniquement de bulletins de victoire ; les difficultés, les revers mêmes les trempent quand on en voit pratiquement la fin. Les prolétaires sont, avant tout, des réalistes. Et puis, chaque chose à son heure : à cette heure il faut parler des périls et des difficultés. À cette heure, il serait criminel de les taire, criminel, de les ignorer ! En temps de révolution, l’observateur qui voit un immense péril et ne le dénonce pas doit être fusillé. (Il serait coupable aussi d’exagérer le péril et de semer la panique ; le lecteur de bonne foi ne m’adressera pas ce reproche.) C’est que, au cours des dernières années, les forces hostiles au socialisme ont certainement réalisé dans l’URSS des progrès marquants. Leur poussée s’est partout fait sentir : dans les mœurs, dans la littérature et le théâtre, dans les idées, dans la vie économique, jusque dans la vie politique. La dictature du prolétariat a gardé, garde toutes ses positions dominantes ; mais une multitude de termites la sapent de toutes parts. L’année 1928 nous a valu, en ce sens, de brusques révélations : procès de Chakhty, crise des blés, offensive des koulaks dans les campagnes, « danger de droite » dans le parti. Ce sont périls reconnus par le parti communiste de l’URSS. On les voit très bien, dans la rue, dans la vie. Les forces du socialisme ont bâti, grandi, mûri ; les autres aussi. La lutte est confuse. Les alternatives contraires y sont inévitables. Il faudrait être le plus naïf des utopistes pour s’imaginer qu’un pays peut marcher vers le socialisme en ligne droite. Il faudrait n’avoir rien de commun avec l’esprit révolutionnaire pour se laisser décourager par des revers partiels qui peuvent, qui doivent être momentanés. Dans la lutte engagée, les forces du monde nouveau peuvent et doivent vaincre, voilà la cinquième vérité que je voudrais faire ressortir. Mais elles doivent, pour vaincre, faire à nouveau ce qu’elles ont déjà fait tant de fois depuis douze ans : faire preuve d’énergie, d’esprit réaliste, de haute conscience. Lénine répéta maintes fois que les difficultés de l’édification du socialisme dans un pays agricole, l’un des plus arriérés du monde, seraient infinies. Qu’il me soit permis de citer ici une de ses pages, l’une des plus géniales peut-être, qu’il écrivait encore en Suisse, le 8 avril 1917, dans sa lettre d’adieu aux ouvriers suisses, au moment de partir pour la Russie. Ce sera la meilleure réponse à ceux qui s’imaginent qu’on rend service à l’URSS en fermant les yeux sur les maux dont elle souffre, dont elle doit souffrir inévitablement. « Le grand honneur d’ouvrir la série des révolutions engendrées avec une nécessité objective par la guerre impérialiste est échu au prolétariat russe. Mais l’idée de considérer le prolétariat russe comme un prolétariat révolutionnaire élu, parmi les ouvriers des autres pays, nous est absolument étrangère. Nous savons parfaitement que le prolétariat de

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