Une bonne action

© 2019 by Columbus Rose, Ltd.Ouvrage original publié aux États-Unissous le titre One Good Deedpar Grand Central PublishingHachette Book Group1290 Avenue of the Americas, New York, NY 10104Édition française publiée parTalent Éditions115 rue de l’Abbé Groult, 75015 ParisDirection artistique et design : Neil Lang/Pan MacmillanImages de couverture : © Getty ImagesPhoto de l’auteur : © Guy BellISBN : 978-2-37815-315-1© Talent Éditions 2023 Table des matières Couverture Page de titre Page de copyright CHAPITRE - 1 CHAPITRE - 2 CHAPITRE - 3 CHAPITRE - 4 CHAPITRE - 5 CHAPITRE - 6 CHAPITRE - 7 CHAPITRE - 8 CHAPITRE - 9 CHAPITRE - 10 CHAPITRE - 11 CHAPITRE - 12 CHAPITRE - 13 CHAPITRE - 14 CHAPITRE - 15 CHAPITRE - 16 CHAPITRE - 17 CHAPITRE - 18 CHAPITRE - 19 CHAPITRE - 20 CHAPITRE - 21 CHAPITRE - 22 CHAPITRE - 23 CHAPITRE - 24 CHAPITRE - 25 CHAPITRE - 26 CHAPITRE - 27 CHAPITRE - 28 CHAPITRE - 29 CHAPITRE - 30 CHAPITRE - 31 CHAPITRE - 32 CHAPITRE - 33 CHAPITRE - 34 CHAPITRE - 35 CHAPITRE - 36 CHAPITRE - 37 CHAPITRE - 38 CHAPITRE - 39 CHAPITRE - 40 CHAPITRE - 41 CHAPITRE - 42 CHAPITRE - 43 CHAPITRE - 44 CHAPITRE - 45 CHAPITRE - 45 CHAPITRE - 47 CHAPITRE - 48 CHAPITRE - 49 CHAPITRE - 50 CHAPITRE - 51 CHAPITRE - 52 REMERCIEMENTS DANS LA MÊME COLLECTION CHEZ TALENT ÉDITIONS Sur le chemin du pardon - David Baldacci Une lueur dans la nuit - Stacy Willingham Pour Ben Sevier, pour avoir cru à la fois en moi et en Aloysius Archer CHAPITRE I C’ ÉTAIT UNE BELLE JOURNÉE pour sortir de prison. Alors qu’il respirait l’air du dehors pour la première fois depuis bien longtemps, Aloysius Archer fut accueilli par le souffle mécanique et l’odeur graisseuse des portes de l’autocar qui s’ouvraient. Il portait un costume droit marron à revers en pointe de la marque Victory, usé jusqu’à la corde, qu’il avait acheté sur le catalogue Sears et Roebuck avant de partir à la guerre. La veste était plus courte que la normale et il n’y avait aucun pli ni revers au pantalon, parce que tout cela nécessitait plus de tissu que ce que l’on jugeait nécessaire en temps de guerre ; la ceinture était absente de cet ensemble pour la même raison. Une cravate lacet, une chemise blanche élimée et fripée et des chaussures de ville Oxford taille 46 à lacets recouvertes d’éraflures complétaient l’unique costume de sa garde-robe. Ses chaussures soulevaient des petits nuages de poussière tandis qu’il rejoignait l’autocar en traînant les pieds. Son fedora couleur chocolat à calotte creuse qui pointait vers l’avant était ceint d’un galon de soie bordeaux délavé. Il avait acheté ce chapeau au retour de la guerre. L’une des rares fois où il s’était autorisé une folie. Mais à l’époque, une victoire mondiale sur le mal semblait être une bonne excuse. C’étaient là les vêtements qu’il portait en arrivant à la prison. Et maintenant, il en sortait avec eux sur le dos. Il trouvait ça comique, tout en le déplorant, que pendant tout ce temps, pas une âme charitable au sein du monde carcéral n’avait trouvé opportun de les laver ou même de leur donner un coup de fer à repasser. Et il y avait des taches sur son chapeau qui n’étaient pas là au moment de son incarcération. Et pourtant, un homme ne pouvait pas sortir dehors sans chapeau. Son pantalon bâillait autour de sa taille qui s’était affinée et renforcée le temps de son incarcération. Il pesait bien dix kilos de plus qu’à son entrée en prison, mais la masse supplémentaire n’était que muscle greffé sur ses bras, ses épaules, sa poitrine, son dos et ses jambes, comme des plantes grimpantes sur un tronc d’arbre arrivé à maturité. À en croire l’armée où il était passé sous la toise quelques années plus tôt, il mesurait très exactement un mètre quatre-vingt-six en chaussettes. Ils aimaient bien ça, les mesures de toutes sortes de tailles. En revanche, ce que les militaires avaient bien trop souvent oublié, c’était de lui fournir suffisamment de munitions pour son fusil M1 ou de nourriture pour lui remplir le ventre, pendant que lui et ses frères d’armes essayaient de libérer de larges portions du monde des mains d’une bande improbable de types dérangés. La prison était dotée d’une salle de sport rudimentaire dont il avait pleinement tiré profit. Et pas uniquement pour muscler son corps. Quand il soulevait des poids, courait ou suait sang et eau, il oubliait, le temps que s’écoule une précieuse heure ou deux, qu’il était enfermé comme un petit animal dans une cage en compagnie de criminels. La prison disposait aussi d’un dépôt de livres, un beau fouillis plein à craquer d’ouvrages en piteux état, sans couvertures, auxquels il manquait des pages à des moments inopportuns du récit. Peu lui importait ; à ses yeux, les bouquins avaient beaucoup de valeur. Ses préférés restaient les romans de western, ceux où le héros finissait avec la fille. Et les histoires de détectives privés, où le héros finissait avec la fille en plus d’attraper le méchant. Il pensait souvent que c’était là une drôle de façon pour un prisonnier de se divertir. Et pourtant, il aimait bien les énigmes et les enquêtes de ces romans. Il essayait de les résoudre avant d’arriver au dénouement et avait découvert qu’avec le temps, il tombait de plus en plus souvent sur la bonne solution avant la fin. Quant au contenu de sa gamelle de prisonnier, autant dire qu’il s’en était passé la plupart du temps. Ce qui n’était pas déjà avarié ou plein d’asticots n’avait aucun goût perceptible pour le convaincre de l’ingérer. Il s’était débrouillé grâce aux fruits cueillis dans un verger voisin et aux légumes récoltés dans le petit jardin à l’intérieur des murs de la prison, en agrémentant à l’occasion avec un morceau de poulet frit, du pain de mie, ou ces petits paquets renfermant des beignets aux pommes