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Une retraite en or

Author/Uploaded by M.C. Beaton

© Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction françaiseÉdition originale parue sous le titre :DEATH OF A VILLAGE© M.C. Beaton Limited, 2003Tous droits réservés.Toute reproduction totale ou partielle est interditesans l’accord préalable de l’auteur. ISBN : 978-2-226-48409-3 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. À mon ami David Lloydde Lower Oddington, dans le Gloucestershire,avec...

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© Éditions Albin Michel, 2023pour la traduction françaiseÉdition originale parue sous le titre :DEATH OF A VILLAGE© M.C. Beaton Limited, 2003Tous droits réservés.Toute reproduction totale ou partielle est interditesans l’accord préalable de l’auteur. ISBN : 978-2-226-48409-3 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. À mon ami David Lloydde Lower Oddington, dans le Gloucestershire,avec toute mon amitié. 1 « Je n’ai, de tous mes voyages, jamais rencontré d’Écossais dénué de bon sens. Il faut croire que les natifs de cette contrée se dépêchent de s’en échapper dès qu’ils en sont un tant soit peu pourvus. » Francis Lockier Comme chacun sait, plus on répète une idée, qu’elle soit vraie ou qu’elle soit fausse, plus on a de chances d’être cru. Ainsi va la propagande. Hamish Macbeth, unique policier du village de Lochdubh et de ses environs, en faisait la cruelle expérience. Peu ambitieux, il avait jusque-là été parfaitement satisfait de son sort et ne s’était jamais préoccupé du regard des autres. Il était pourtant très critiqué, même par les personnes les moins actives de son entourage. Depuis des années les reproches pleuvaient : de l’avis général, il aurait dû se prendre en main et accepter les promotions pour enfin réussir dans la vie au lieu de s’endormir sur ses lauriers. Toutes ces remarques avaient glissé sur lui jusqu’à ce qu’Elspeth Grant, reporter au journal local, s’en mêle. Elle affichait un petit sourire goguenard particulièrement exaspérant quand elle le voyait déambuler oisivement dans le village. Elle manifestait aussi une naïve surprise à l’idée qu’il refuse de « faire quelque chose d’un peu mieux de sa vie », et cette longue guerre des nerfs avait fini par produire ses effets. Résultat : une sourde insatisfaction s’était emparée de lui. Les railleries d’Elspeth l’auraient peut-être moins atteint s’il avait eu autre chose à se mettre sous la dent que l’épisodique rappel à l’ordre des braconniers et la collecte des déclarations de déparasitage des moutons. Le plus perturbant, c’était que la jeune journaliste était un peu trop charmante, mais les femmes l’avaient assez fait souffrir pour qu’il veuille bien l’admettre. Alors il regardait des émissions de voyage à la télévision et s’imaginait sur de lointaines plages de sable blanc ou sur les sommets de l’Himalaya. Il souffrait pour la première fois de n’être jamais sorti d’Écosse, même pour les vacances. Tant et si bien qu’un beau matin d’été, il décida de patrouiller plus sérieusement son fief, qui recouvrait une bonne partie du Sutherland. Sa première destination, aussi lointaine que possible, fut Stoyre, tout au nord, sur la côte ouest. C’était un hameau plutôt qu’un village, et aucune infraction n’était jamais commise là-bas, mais il n’avait pas besoin de se justifier : c’était son secteur, et il fallait bien y faire un tour de temps en temps. Après un hiver de pluies incessantes et un printemps exécrable, une rare période de beau temps s’était installée sur les Highlands. La frise des pics montagneux tremblait à l’horizon dans une brume de chaleur. Un délicieux parfum de thym sauvage, d’embruns, de bruyère et de fumée de tourbe entrait par la vitre ouverte de sa Land Rover de service. Hamish s’emplit les poumons de ce bon air et sentit sa mauvaise humeur se dissiper. Elspeth avait tort ! Il menait une vie idéale. Déjà beaucoup plus heureux, il poursuivit sa route sur l’étroite voie sinueuse qui menait à Stoyre. Les touristes s’aventuraient rarement jusque-là, ce qui semblait surprenant par une aussi belle journée. Il était pourtant bien joli, ce petit groupe de maisons blanches planté devant les eaux intensément bleues de l’Atlantique. Dans ce petit port charmant, avec sa digue de pierre, trois chalutiers oscillaient doucement dans les eaux calmes. Hamish se gara devant le pub, le Fisherman’s Arms. Il descendit de la Land Rover, suivi par Lugs, son chien quelque peu étrange, qui sauta à terre. Hamish regarda autour de lui. Personne. Le village était désert. Pas un bruit. Il trouva ce silence bizarre. Il n’y avait pas de cris d’enfants, pas de bourdonnements de radios ou de musique en provenance des maisonnettes, personne aux abords de la petite épicerie voisine du pub. Les poils de Lugs se dressèrent et un grondement sourd sortit de sa gorge. – Du calme, mon chien, dit Hamish. Il leva les yeux vers le cimetière sur la colline derrière la vieille église, pensant qu’un enterrement réunissait les habitants. Mais il n’y avait personne là-haut non plus. – Viens, dit-il à son chien. Il entra dans le pub, une simple salle basse de plafond aux poutres apparentes et aux murs blancs. Les quelques tables en bois, brûlées de marques de cigarettes, étaient toutes vides. Personne non plus derrière le bar. – Il y a quelqu’un ? appela Hamish d’une voix sonore. À son grand soulagement, il entendit des pas à l’arrière. La porte de la réserve s’ouvrit sur un gros bonhomme, Andy Crummack, le patron, qu’Hamish connaissait bien. – Salut, Andy, ça va ? Que se passe-t-il ? Tout le monde est mort ? – Ah, Hamish ! Je vous sers quoi ? – Juste un Schweppes. Après avoir considéré encore une fois le bar vide, il ajouta : – Où sont passés les gens ? – C’est l’heure creuse, répondit Andy en versant la bouteille de tonic dans un verre. – Sláinte ! dit Hamish. Vous buvez un coup avec moi ? – Pas le temps. Je fais le point sur mon stock. Sur quoi il fit mine de regagner sa réserve. – Hé, Andy, une seconde ! Je ne suis pas venu à Stoyre depuis un bon bout de temps, mais je n’ai jamais vu le village aussi désert. – Nous sommes des gens tranquilles par ici. – Il ne s’est rien passé de particulier ? – Rien du tout. Bon, je vous demande pardon, mais… Sans finir sa phrase, le patron se dépêcha de passer dans la réserve et de refermer la porte derrière lui. Hamish but son Schweppes pensivement. Il remonta son képi sur ses cheveux rouge

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