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Vengeance au fronton

Author/Uploaded by Alain Gardinier

Une collection dirigée par Laure Buisson Gwenaële Robert, Le Dernier des écrivains Christian Authier, L’Ouverture des hostilités Alexis Brocas, Il n’y a jamais de meurtre en l’île Joseph Macé-Scaron, La Falaise aux suicidés Nicolas Chaudun, Mortel bouquet Alain Gardinier, Vengeance au fronton DU MÊME AUTEUR (SÉLECTION) Les Tontons surfeurs, Atlantica, 2004 365 jours de l’histoire du rock, La Mar...

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Une collection dirigée par Laure Buisson Gwenaële Robert, Le Dernier des écrivains Christian Authier, L’Ouverture des hostilités Alexis Brocas, Il n’y a jamais de meurtre en l’île Joseph Macé-Scaron, La Falaise aux suicidés Nicolas Chaudun, Mortel bouquet Alain Gardinier, Vengeance au fronton DU MÊME AUTEUR (SÉLECTION) Les Tontons surfeurs, Atlantica, 2004 365 jours de l’histoire du rock, La Martinière, 2010 Miki Dora : De Malibu à la Côte basque, Atlantica, 2013 Punk sur la ville !, Atlantica, 2014 DPRK, Daphnis & Chloé, 2014, Folio Surf Culture, Atlantica, 2015 The Endless Summer, GM Éditions, 2017 Sommaire TitreDu même auteur (Sélection)Chapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5Chapitre 6Chapitre 7Chapitre 8Chapitre 9Chapitre 10Chapitre 11Chapitre 12Chapitre 13Chapitre 14Chapitre 15Chapitre 16Chapitre 17Chapitre 18Chapitre 19Chapitre 20Chapitre 21Chapitre 22Chapitre 23Chapitre 24Chapitre 25Chapitre 26Chapitre 27Chapitre 28Chapitre 29Chapitre 30Chapitre 31Chapitre 32Chapitre 33Chapitre 34Chapitre 35Chapitre 36Chapitre 37Chapitre 38L'auteur remercieLexiqueCopyright 1 L’inspectrice de police Laurence Etcheverry n’est pas super fan du lieu. Il faut dire que l’institut médico-judiciaire de Bayonne n’a pas été créé pour y organiser des rave parties. De toute façon, elle n’est pas non plus emballée par les raves. Plus de son âge. Son truc, à Laurence, c’est plutôt les randonnées à travers le Pays basque intérieur avec François pour guide. Et à cet instant elle préférerait être en train de grimper le sommet de la Rhune. LA montagne du Pays basque. Enfin, neuf cent cinq mètres de hauteur, faut pas non plus exagérer. Départ depuis le parking au bout du chemin d’Olhette, passer le petit pont qui mène sur le chemin de l’autre côté du ruisseau, franchir le portail, sans oublier surtout de le refermer. Emprunter un bout du GR 10, le sentier de randonnée qui traverse toutes les Pyrénées d’Hendaye à Banyuls, puis l’abandonner au niveau de l’enclos à brebis. Une halte bienvenue à la venta 1 Yasola, charmant petit refuge-bar-restaurant situé exactement sur la frontière. Repartir en montant la foutue pente raide. Encore plus raide après un petit verre de txakoli, obligatoire quand la rosée du matin vous glace par surprise. (D’ailleurs, ce blanc pétillant de la région peut-il véritablement être considéré comme une boisson alcoolisée ?) Longer le bois, passer le grand bosquet, retrouver la piste qui arrive de Bera (« de l’autre côté », comme dit François pour désigner l’Espagne) et monter jusqu’au sommet, le regard attentif pour dénicher des rossolis, incroyable petite plante carnivore disséminée sur le plateau du col des Trois Fontaines. Un végétal qui capture ses proies, de petits insectes, grâce à ses longs cils rose vif aux boutons visqueux qui scintillent sous le soleil. « Une plante qui tue et des victimes qui disparaissent, ça te va trop bien », a souligné François la première fois qu’elle les a observés. François aime lui faire découvrir les charmes de son pays, ses spécialités culinaires, ses villages les plus typiques, mais avant tout cette Rhune, Larrun pour les Basques, avec ses sentiers bordés de fougères et d’aubépines sur lesquels on croise de petits chevaux appelés « pottoks » (elle a appris à bien prononcer, potiok), des brebis à tête noire (manex, qu’on prononce manèche et non manexe, au risque de voir François s’étouffer dans une nouvelle quinte de rire), voire des vaches sauvages (qu’elle n’appelle pas, se contentant de les regarder). C’est un fait : tout ça la change bien de sa Somme natale. Quand François, que ses copains appellent Patxi – prononcer Pat-Chi –, après une carrière de haut fonctionnaire à Amiens a été nommé dans sa région natale, Laurence a quitté la Somme pour le suivre avec plaisir. Quelques mois à attendre qu’un poste d’inspecteur au commissariat principal de Bayonne se libère, et la voici goûtant depuis maintenant presque un an aux charmes d’Euskal Herria. Oui, ça veut dire Pays basque dans la langue locale, l’euskara. Peut-être les seuls mots qu’elle connaît, avec egun on (bonjour), agur (adieu) et eskerrik asko (merci). Ah oui ! Également txakoli et irouléguy (décidément, ces deux vins locaux sont bien agréables). Elle divague, elle divague, mais pour l’instant un corps repose devant elle, dans une salle de l’institut médico-judiciaire de l’hôpital de Bayonne. Martin Gozategui, cinquante-quatre ans, un mètre quatre-vingt-cinq, cent un kilos. Un ex-professionnel de la pelote basque. Ça existe, ça ? On peut donc vivre de ce jeu qu’elle a découvert en arrivant ici ? Durant quelques mois, elle a d’ailleurs cru que le fameux panneau Trinquet, que l’on croise un peu partout dans le coin, était le nom d’un village. Encore une belle occasion pour son mari de se payer une bonne tranche de rire à ses dépens. En même temps, il y a dans sa méprise une part de vérité : tous les chemins du Pays basque mènent à un trinquet et à des pelotaris qui s’y renvoient la balle. Un beau gars en tout cas, ce Gozategui, même après l’autopsie, celle-ci lui ayant laissé une apparence tout à fait décente. Le rapport du légiste est clair : le Bidartar (autre particularité du coin : pour trouver le gentilé d’un local, penser à greffer le suffixe ar au nom de son village. Ça marche avec Bidart, Guéthary, Ascain, mais pas Anglet ou Biarritz… Bonjour, les maux de tête !), le Bidartar, donc, semble être décédé d’un traumatisme crânien majeur associé à une embarrure… Hop, iPhone !, hop, Wikipédia ! : en langage clair, une compression de la région du cerveau sous-jacente et une hémorragie locale entre l’os et les méninges, soit un hématome extradural. Hématome extradural, ça, elle connaît. C’est peut-être même la première expression qu’elle a retenue quand elle a commencé l’École de police. Un enfoncement d’une petite partie de la surface du crâne, avec déplacement du fragment d’os fracturé. Aussitôt, elle s’était créé un pense-bête. Extradural : Estrémadure. Aucun rapport avec ce joli coin d’Espagne, mais la mnémotechnie, ça fonctionne. Comme le célèbre « mourir ne prend qu’un seul r car on ne meurt qu’une fois ». De circonstance, celui-là ! Laurence soulève les cheveux de la victime et découvre un petit creux au niveau de sa tempe

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