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Witch Hunt - La chasse aux sorcières

Author/Uploaded by Olivia Gerig

Couverture Page de titre À toutes ces sorcières, à tous ces sorciers qui ont souffert à cause de leurs différences, qui, au contraire, les rendent magnifiques. À mon fils, Dorian. Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. Albert Camus Avertissement Ce roman est une fiction basée sur certains faits hi...

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Couverture Page de titre À toutes ces sorcières, à tous ces sorciers qui ont souffert à cause de leurs différences, qui, au contraire, les rendent magnifiques. À mon fils, Dorian. Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. Albert Camus Avertissement Ce roman est une fiction basée sur certains faits historiques réels. Les personnages et les situations décrites sont fictifs et sortent de l’imaginaire de l’auteure. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou des événements ayant réellement eu lieu est fortuite et involontaire. PREMIÈRE PARTIE PRÉJUGÉS, CRIMES ET PERSÉCUTIONS Vivre et laisser vivre ou vivre et laisser mourir ? PROLOGUE DU haut d’un alpage, des hurlements terrifiants se répercutaient sur les falaises, dans les ravins, remontaient vers les pics enneigés et les crêtes pour atteindre la lune, pleine, cette nuit-là. Lugubres, gutturaux et stridents, ils auraient transpercé le cœur et les tympans de tout être qui les aurait entendus. Peut-être était-ce volontaire pour que quelqu’un les saisisse, que quelqu’un s’inquiète d’où et par qui ils étaient émis ? Une telle détresse ne pouvait pas être ignorée. Pourtant, personne n’y prêta attention et personne ne les entendit. Ils provenaient d’une cabane de montagne où une femme accouchait, seule. Les cris s’échappaient directement de ses entrailles, comme pour exorciser la douleur qui déchirait ses membres, son corps en entier. Elle essayait de reprendre son souffle entre chaque poussée, comme elle l’avait si souvent appris à le faire à d’autres. Sa main droite posée sur le ventre et la gauche serrant la couverture maculée de taches sur laquelle elle était allongée, les jambes grandes ouvertes. À côté d’elle, un grand couteau aiguisé et une bassine d’eau de source à moitié remplie. C’est tout ce qu’elle avait eu le temps de préparer. C’était trop tôt. Trois semaines d’avance. La pleine lune lui jouait un tour. L’astre était joueur et elle connaissait ses pouvoirs. Pourtant, elle ne s’était pas attendue à cette farce-là. Instantanément, la souffrance et les contractions qui lui lacéraient le ventre et l’utérus cessèrent. Elle prit une profonde inspiration. Suffoquant, elle aurait voulu mourir plutôt que d’endurer encore une minute de plus de cette douleur. Le silence, enfin. Puis, elle perçut au loin les aboiements d’un chien, quelque part dans le village, en contrebas de son mazot. L’avait-on entendue ? Venait-on à son secours ? La plainte reprit de plus belle. La jeune femme ne parvenait pas à maîtriser les sons qui explosaient dans sa gorge et jaillissaient de sa bouche béante qui tentait infructueusement de capter l’air pour imprégner ses poumons d’oxygène. Ses cris n’exprimaient pas seulement les maux ressentis, mais ils cherchaient certainement aussi à révéler à tous sa solitude et son isolement, dans cette vie en général et son désespoir en cet instant, en particulier. Elle aurait voulu partager l’histoire de sa vie, son expérience de l’existence et ses sentiments avec les siens. Elle avait tant donné aux autres et aujourd’hui, elle se retrouvait démunie. Vulnérable. La délivrance devait venir, sinon la douleur allait la tuer. Pourtant, elle n’adressait de prières à personne. Elle n’avait pas de dieux à invoquer. Un cri plus puissant encore émana de ses entrailles à vif. Puis, pendant quelques secondes, plus L’ÈRE DES SORCIÈRES Saint-Gervais-Les-Bains, Haute-Savoie, 23 mars 1986 LE Mont-Blanc dominait fièrement la vallée de l’Arve, disséminant son ombre sur les sommets moins élevés. Au cœur des falaises, sur deux flancs de montagne, des bâtisses d’un village se faisaient face, sans se toucher, séparées par le lit creusé par un torrent alpin. Les températures étaient encore douces, même si l’obscurité était tombée depuis longtemps. Les randonneurs avaient quitté les chemins, les paysans cessé leur travail dans les champs et dormaient du sommeil du juste. Les animaux nocturnes avaient pris le relais. Les grenouilles coassaient dans leur mare, les hiboux et autres chouettes hululaient des berceuses à qui voulait les entendre et les grillons susurraient une symphonie bien huilée aux minuscules habitants des prairies. Les créatures de la nuit profitaient de leur règne en toute quiétude. Une femme courait pieds nus. Ses cheveux sombres volaient derrière elle. Sa chemise de nuit blanche était déchirée par endroits, à cause des ronces, qui avaient également écorché ses mollets. Elle se retournait souvent, jetant des regards comme poursuivie par des assaillants invisibles. Ses yeux fous ne regardaient pas le chemin devant elle. Ils roulaient dans leurs orbites, comme des billes de flipper. La pâleur de sa peau la rendait apparente dans les ténèbres, détachant sa silhouette frêle de l’asphalte sur lequel elle semblait flotter. La lune, pleine, s’était dissimulée derrière les sommets, qui observaient comme des personnages effrayants, cette femme apeurée. Sur la route principale de l’agglomération, il n’y avait ni piétons ni voitures. Un chat noir traversa la chaussée à quelques mètres seulement de la fuyarde. Ses yeux se reflétèrent comme deux billes phosphorescentes dans la lumière d’un réverbère. La femme semblait savoir exactement où elle se rendait. Un pont prolongeait l’artère, droit devant elle, sur lequel flottaient fièrement des drapeaux. Cet ouvrage ne payait pas de mine lorsqu’on l’approchait depuis la route, et pourtant, il était massif et surplombait une gorge très profonde dans laquelle s’écoulait le torrent du Bonnant. Le pont du Diable. La construction du viaduc en 1876 avait permis à Saint-Gervais de se développer à la fin du XIXe siècle. Auparavant, le hameau était scindé en deux, séparé par un gouffre de 62 mètres de profondeur. Une légende racontait que le pont avait été érigé grâce à l’intervention d’un prêtre et du diable. L’ecclésiastique vivait sur la rive opposée à celle de son église et devait contourner le précipice en empruntant le pont d’un autre village et marcher ainsi de nombreux kilomètres pour pouvoir officier. Las, il s’était posté devant les gorges et le diable lui était

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