Author/Uploaded by John Grisham
Titre de l’édition originale : A Time for Mercy publiée par Doubleday, une division de Penguin Random House LLC, New York Maquette de couverture : Le Petit Atelier Photo : © Yolande de Kort / Trevillon Images Copyright © 2020 by Belfry Holdings, Inc. Tous droits réservés. © 2023, éditions Jean-Claude Lattès pour la traduction française. Première édition mars 2023. www.editions-jclattes.fr ISBN :...
Titre de l’édition originale : A Time for Mercy publiée par Doubleday, une division de Penguin Random House LLC, New York Maquette de couverture : Le Petit Atelier Photo : © Yolande de Kort / Trevillon Images Copyright © 2020 by Belfry Holdings, Inc. Tous droits réservés. © 2023, éditions Jean-Claude Lattès pour la traduction française. Première édition mars 2023. www.editions-jclattes.fr ISBN : 978-2-7096-6723-4 Ce document numérique a été réalisé par PCA Du même auteur : Chez Robert Laffont : Le Droit de tuer La Firme L’Affaire Pélican Le Client L’Héritage de la haine (Le Couloir de la mort) L’Idéaliste Le Maître du jeu L’Associé La Loi du plus faible Le Testament L’Engrenage La Dernière Récolte Pas de Noël cette année L’Héritage La Transaction Le Dernier Match Le Dernier Juré Le Clandestin L’Accusé La Revanche Le Contrat L’Infiltré Chroniques de Ford County La Confession Les Partenaires Calico Joe Le Manipulateur Chez Lattès : L’Allée du sycomore L’Ombre de Gray Mountain L’Insoumis L’Informateur Le Cas Fitzgerald Les Imposteurs La Sentence Les Oubliés Le Cas Nelson Kerr La Chance d’une vie Chez Oh ! Éditions / XO : Théodore Boone : Enfant et justicier Théodore Boone : L’Enlèvement Chez XO Éditions : Théodore Boone : Coupable ? Théodore Boone : La Menace À la mémoire de Sonny Mehtaprésident de Knopf Doubleday,directeur éditorial et éditeur. 1. La petite maison était perdue dans les champs, à dix kilomètres au sud de Clanton, le long d’une route de campagne qui serpentait dans l’arrière-pays sans mener réellement quelque part. Invisible depuis la chaussée, la bâtisse se trouvait au bout d’une allée de gravillons sinueuse. Quand Stuart Kofer, le maître des lieux, rentrait chez lui, les phares de sa voiture, à cause des virages, des pentes et des montées, éclairaient par intermittence les fenêtres et les portes, comme un avertissement, une sourde menace pour ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Il n’y avait aucun voisin alentour, et l’attente n’en était que plus terrifiante. Il était très tard, dans la nuit du samedi au dimanche, lorsque les feux apparurent enfin. Les faisceaux projetèrent des ombres inquiétantes dans les pièces, puis l’obscurité revint au moment où le véhicule vira pour amorcer la dernière descente. Les occupants auraient dû être couchés, mais comment trouver le sommeil quand le cauchemar était imminent ? Assise sur le canapé du salon, Josie prit une grande inspiration, prononça une brève prière, et se dirigea vers la fenêtre pour observer la voiture. Est-ce qu’elle roulait droit ? Zigzaguait ? Le soûlard avait-il limité sa consommation ce soir-là ? Josie avait enfilé une nuisette sexy pour attirer son attention. Il oublierait peut-être ses accès de violence. Elle l’avait portée une fois et cela lui avait plu. Le véhicule s’arrêta à côté de la maison. Elle l’observa. Il titubait ! Elle tressaillit, se préparant au pire. Elle alla l’attendre dans la cuisine où les lumières étaient allumées. Une demi-heure plus tôt, elle avait placé la batte de baseball de son fils dans un coin, à l’abri des regards. Par sécurité. Au cas où il voudrait s’en prendre à ses enfants. Elle avait imploré le ciel de lui donner le courage de s’en servir, ce n’était pourtant pas gagné. En arrivant, il trébucha sur le seuil et se mit à secouer rageusement la poignée de la porte, comme si elle était verrouillée – ce qui n’était pas le cas. Finalement, il parvint à l’ouvrir d’un coup de pied, envoyant le battant cogner violemment contre le réfrigérateur. Stuart Kofer avait l’alcool mauvais. Son teint pâle d’Irlandais avait viré au rouge, ses joues étaient cramoisies, et dans ses yeux brillait une lueur ardente qu’elle avait vue bien trop souvent. À trente-trois ans, il cachait sa calvitie naissante en rabattant ses cheveux grisonnants sur son crâne. Après une nuit de beuverie au bar, ses précieuses mèches retombaient sur ses oreilles. Il n’y avait pas de traces de coups sur son visage, c’était peut-être bon signe – ou pas. Il aimait se bagarrer, et après une nuit agitée, il rentrait panser ses plaies et se couchait directement. Mais si la soirée avait été calme, c’était à la maison qu’il cherchait à se défouler. — Qu’est-ce que tu fais debout ? grogna-t-il en essayant de refermer la porte derrière lui. Le plus calmement possible, elle répondit : — Je t’attendais. — J’ai pas besoin que tu m’attendes. T’as vu l’heure ? Il est 2 heures du mat. Elle lui retourna un gentil sourire, comme si tout allait bien. Le samedi précédent, elle s’était couchée mais il était monté à l’étage et s’en était pris aux enfants. — Pas tout à fait 2 heures. Allons dormir. — Pourquoi tu portes ce truc ? On dirait une pute. Quelqu’un est venu ce soir ? Encore cette sempiternelle accusation. — Bien sûr que non. Je m’apprête simplement à filer au lit. — T’es qu’une pute ! — Ne commence pas, Stu. J’ai sommeil. — Qui c’est ? lâcha-t-il en prenant appui contre la porte derrière lui. — Comment ça, qui ? Il n’y a personne. Je suis restée toute la soirée avec les gosses. — Tu mens comme tu respires, salope ! — C’est la vérité, Stu. Viens, il est tard. — Quelqu’un a vu le pick-up de John Albert garé ici il y a deux jours. — John Albert ? Qui c’est ? — Tu oses me poser la question, sale petite pute ? Tu sais très bien qui c’est ! Il se redressa, marcha vers elle en titubant et s’accrocha au comptoir de la cuisine. — Sale pute ! lança-t-il en tendant le doigt vers elle. Et ici, c’est le défilé. Tous tes anciens mecs. Je t’ai prévenue pourtant ! — C’est avec toi que je suis. Tu es le seul, Stuart. Je te l’ai répété mille fois. Pourquoi tu ne veux pas me croire ? — Parce que tu me racontes des conneries. Tout le temps. Tu te rappelles le coup de la carte de crédit ? Salope ! — Stu, je t’en