Author/Uploaded by Richard Osman
Titre original :The Bullet that Missedpublié par Viking, un département de Penguin Random House (Royaume-Uni) Maquette et illustration de couverture : © Bureau Jany ISBN : 978-2-7024-5146-5 The Bullet that Missed © 2022, Richard OsmanLe Mystère de la balle perdue © 2023, éditions du Masque, un département des éditions Jean-Claude Lattès, pour la traduction française. Tous droits réservés Édition...
Titre original :The Bullet that Missedpublié par Viking, un département de Penguin Random House (Royaume-Uni) Maquette et illustration de couverture : © Bureau Jany ISBN : 978-2-7024-5146-5 The Bullet that Missed © 2022, Richard OsmanLe Mystère de la balle perdue © 2023, éditions du Masque, un département des éditions Jean-Claude Lattès, pour la traduction française. Tous droits réservés Éditions du Masque17, rue Jacob, 75006 Paris www.lemasque.com Ce document numérique a été réalisé par PCA Richard Thomas Osman, né en 1970, est un animateur, producteur et réalisateur de télévision anglais, particulièrement connu pour les émissions qu’il a animées, parmi lesquelles « Pointless », « Two Tribes » et « Richard Osman’s House of Games » sur la BBC. Le Mystère de la balle perdue est le troisième roman des enquêtes du Murder Club, dont le premier volume, Le Murder Club du jeudi est un best-seller international. À Ingrid. Je t’attendais. Bethany Waites comprend que reculer n’est désormais plus possible. Le moment est venu de se montrer courageuse et de voir ce qui s’ensuit. Elle soupèse la balle dans sa main. La vie consiste à savoir reconnaître les opportunités. Comprendre combien elles sont rares, puis être à la hauteur quand elles se présentent. « Venez me retrouver. Je veux juste parler. » C’était ce qu’indiquait l’e-mail. Elle n’a cessé d’y repenser depuis. Devrait-elle y aller ? Une dernière chose à faire avant de se décider : envoyer un message à Mike. Mike connaît l’histoire sur laquelle elle travaille. Il ignore les détails – une journaliste se doit de garder ses secrets – mais il sait que l’affaire est risquée. Il est disponible si elle a besoin de lui, mais dans certains cas, on doit agir seul. Quoi qu’il se passe ce soir, elle serait triste d’abandonner Mike Waghorn. C’est un bon ami. Un homme gentil et drôle. C’est pour cette raison que les téléspectateurs l’adorent. Mais Bethany rêve de plus, et peut-être est-ce sa chance. Dangereuse, certes, mais une chance tout de même. Elle rédige son message et enfonce la touche « envoi ». Il ne répondra pas ce soir ; il est tard. C’est probablement mieux ainsi. En cet instant, elle peut entendre sa voix : « Mais qui donc envoie des textos à 10 heures du soir ? Les millenials et les harceleurs sexuels, il n’y a qu’eux pour faire ça. » Allons-y, alors. Le moment est venu pour Bethany de faire tourner la roue de la fortune. En sortira-t-elle vivante, ou bien morte ? Elle se sert à boire, et jette un dernier regard à la balle. Non, vraiment, elle n’a pas le choix. Elle lève son verre. Aux opportunités. I En tous lieux, un visage familier 1 — Pas besoin de me maquiller, lâche Ron. Il est assis sur une chaise à dos droit car, d’après Ibrahim, tout avachissement est proscrit quand on passe à la télévision. — Ah vraiment ? répond sa maquilleuse, Pauline Jenkins, en sortant pinceaux et palettes de son sac. Elle a placé un miroir sur une table de la Salle des puzzles. Il est bordé d’ampoules, et leur éclat se réfléchit sur ses boucles d’oreilles rouge cerise au gré de leur balancement. Ron sent une petite montée d’adrénaline. Ça, c’est le vrai truc. Un petit passage à la télé. Mais où sont les autres ? Il leur a dit qu’ils pouvaient venir – « si ça vous dit, je n’en ferai pas tout un plat » – et il sera dégoûté s’ils ne pointent pas leur nez. — Ils peuvent bien me prendre tel que je suis, fait Ron. Ce visage, je l’ai gagné, il raconte une histoire. — Une histoire d’horreur, si je peux me permettre ? réagit Pauline, en posant les yeux sur une palette de couleurs, puis sur le visage de Ron. Elle lui envoie un baiser. — Tout le monde n’a pas à être beau, réplique Ron. Ses amis savent que l’interview débute à 16 heures. Ils ne vont certainement pas tarder à arriver, non ? — Nous sommes d’accord sur ce point, chéri, dit Pauline. Je ne suis pas une faiseuse de miracles. Mais je me souviens de vous, à l’époque. Vous étiez un séduisant casse-pieds, hein, pour qui aime ce genre ? Ron émet un petit grognement. — Et c’est un genre qui me plaît vraiment pour être honnête, c’est tout ce que j’aime. Vous vous battiez toujours pour les ouvriers en jouant les gros bras, pas vrai ? Pauline ouvre un poudrier. — Vous y croyez toujours ? Vive les travailleurs et tout le tintouin ? Ron rejette légèrement les épaules en arrière, à la manière d’un taureau prêt à entrer dans l’arène. — Si j’y crois toujours ? Est-ce que je crois toujours à l’égalité ? Au pouvoir des syndicats ? Comment vous appelez-vous ? — Pauline, dit Pauline. — Est-ce que je crois toujours à la dignité d’une journée de labeur accomplie en échange d’un juste salaire quotidien, Pauline ? Plus que jamais. Pauline hoche la tête. — Tant mieux. Dans ce cas fermez votre bec pendant cinq minutes et laissez-moi faire le boulot pour lequel je suis payée, et qui consiste à rappeler aux téléspectateurs de « South East Tonight » quel canon vous êtes. Ron ouvre la bouche, mais, fait inhabituel, aucun mot ne franchit ses lèvres. Pauline commence à appliquer son fond de teint sans plus de cérémonie. — Dignité, mes fesses. Mais ce sont des yeux magnifiques que vous avez là, vous le savez ? Un Che Guevara qui aurait travaillé sur les docks, c’est à ça que vous ressemblez. Dans le reflet de son miroir, Ron voit la porte de la Salle des puzzles s’ouvrir. Joyce entre. Il était sûr qu’elle ne le laisserait pas tomber. Ne serait-ce que parce qu’elle savait que Mike Waghorn serait là. Toute cette histoire était son idée, pour tout dire. C’est elle qui a choisi le dossier. Ron remarque que Joyce porte un nouveau cardigan. C’est bien simple, c’est plus fort qu’elle. —
Author: Chaney, J.N.; Moon, Scott
Year: 2023
Views: 51319
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