Author/Uploaded by Rania Berrada
À la mémoire de Joëlle Guillais,qui me mit le pied à l’étrier. SOMMAIRE Titre Dédicace PREMIÈRE PARTIE - HOGRA* Partie I Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Partie II Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Partie III Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 C...
À la mémoire de Joëlle Guillais,qui me mit le pied à l’étrier. SOMMAIRE Titre Dédicace PREMIÈRE PARTIE - HOGRA* Partie I Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Partie II Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Partie III Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Partie IV Chapitre 1 Chapitre 2 DEUXIÈME PARTIE - GHORBA* Partie I Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Partie II Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Partie III Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Partie IV Chapitre Copyright Plus elle le regarde, plus elle l’entend parler, moins elle en doute : Younes est resté coincé dans l’enfance. Il n’en sortira pas. L’enfance est devenue un tempérament et il est trop tard pour qu’il en soit autrement. Younes dit merci et pardon comme un petit garçon. Tout à l’heure, quand la serveuse lui a demandé s’il voulait du sucre avec son café, il a rougi puis il a chuchoté, et la serveuse a dû tendre l’oreille pour déceler un non à travers le murmure. Younes est maladroit. Elle le voit à la façon dont il se débat avec son pull, à sa tête cherchant obstinément l’encolure. Younes fume pour remplir le vide car il n’a rien à dire. Il s’arrête en plein milieu de ses phrases non pas pour réfléchir mais pour guetter dans les yeux de son interlocutrice la permission de poursuivre, pour s’assurer qu’il est sur la bonne voie. Saïdia est déserte en ce mois de septembre. Autour d’eux, il y a d’autres couples et, au loin, la mer. Chaque fois qu’elle entend des pas, elle se retourne. Younes la rassure : ses deux frères sont à soixante kilomètres et à l’heure qu’il est, ils doivent PREMIÈRE PARTIEHOGRA*1(1997-2016) 1. * Dédain, mépris qu’exerce celui qui détient le pouvoir sur celui qui en est dépourvu. I « Ya lbabor ya mon amour, kherrejni men la misère. » « Ô bateau, ô mon amour, sors-moi de la misère. » « Partir loin »,113 et Reda TALIANI 1 Lorsque Younes lui fait cette promesse, Najat est en troisième année de licence à la faculté des sciences d’Oujda. C’est une étudiante rigoureuse, investie. Elle a choisi la biologie par goût, malgré les réticences de son grand frère : Ryad aurait voulu qu’elle fasse des études monnayables à plus court terme. Najat, pour la première fois de sa vie, lui avait tenu tête. Au terme d’une dispute mémorable, il avait fini par plier. Mais, avant, il lui avait assuré en crachant dans sa propre main qu’elle n’irait nulle part avec ces études. Que croyait-elle ? Qu’elle ferait de la recherche en biologie moléculaire ? Qu’elle recevrait un prix Nobel ? Il avait claqué la porte en la traitant d’originale. Dans sa bouche de moumen, c’était presque aussi grave que pute. Il lui reprochait de se croire meilleure que ses frères qui avaient choisi des formations professionnelles et ses sœurs qui