Author/Uploaded by Marie Nocenti
Sous le vernis de la perfection Marie Nocenti 
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Sous le vernis de la perfection Marie Nocenti Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de leurs ayants-droits, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. Les auteurs sont les seuls propriétaires des droits et responsables du contenu de ce livre. Ce livre est une œuvre de fiction, protégée par un dépôt légal enregistré en avril 2023. Autoédition Marie Nocenti — MN Copyright © couverture Canva - Marie Nocenti Copyright © photo Shutterstock Copyright © 2023 Marie Nocenti Tous droits réservés. Ce roman vise un public averti et ne convient pas aux moins de dix-huit ans. « Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois. » Confucius (551-479 avant J-C) Les noms, les personnages et les évènements sont le fruit de l’imagination de l’auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des situations ou des lieux serait pure coïncidence. Prologue — Avance ou tu vas le regretter !!! L’injonction claque à mes oreilles, me ramenant cruellement à la réalité. Sa lame glacée se fraye un chemin jusqu’à mon cœur en crissant abominablement et fouaille mon ventre qui se contracte craintivement. Une rage brûlante me submerge avec la violence d’une déferlante, puis comme à chaque fois, retombe tout aussi vite, chassée par la terreur qu’il m’inspire. Son seul regard suffit à me paralyser et à me faire perdre tous mes moyens. Liquéfiée par la panique, je fixe les yeux aciers qui me sondent froidement. Ces mêmes yeux dont le magnétisme m’avait envoûtée la première fois que je les avais croisés, avant de me réduire à néant. Si encore il me frappait, me battait comme plâtre pour expurger la hargne qu’il porte en lui, sur lui, aussi lourde qu’un manteau de laine gorgé d’eau. Les coups laissent des bleus, des ecchymoses, des marques, qui finissent par s’estomper au fil du temps, avant de disparaître complètement sans laisser de trace qui puisse en témoigner. Alors que ses reproches acides me blessent telles des lames affutées, entaillent ma confiance en moi toujours plus profondément, des paroles insidieuses, douloureuses, indélébiles. Invisibles. Son air narquois, sa suffisance, fissurent définitivement ma résistance, foudroient mes dernières forces sapées par des années de combats perdus d’avance. Anéantie, je réalise que je viens à l’instant de perdre la guerre d’usure menée d’une main de maître depuis longtemps. Je ravale mes sanglots, refusant de pleurer en sa présence, et me drape dans les lambeaux de ma dignité. D’un geste lent, je jette symboliquement les armes à ses pieds en me débarrassant de mes bâtons de marche. Surpris par mon geste, il me dévisage avec curiosité, certain d’avoir touché un point sensible. Haussant un sourcil, il guette les larmes qui ne viennent pas. — Tu me fais quoi là ? Tu t’imagines peut-être que je vais porter tes bâtons ? Tu rêves ma pauvre ! Décidément, tu n’es bonne à rien ! J’arrime mon sac à dos pour me donner une contenance et m’empêcher de fuir à toutes jambes loin de lui. Pas cette fois. J’inspire profondément afin de puiser en moi la force et le courage d’en finir une fois pour toutes, ici et maintenant. La sente à flanc de falaise qui surplombe le lit du torrent d’une cinquantaine de mètres ne me laisse aucune chance. Avec une assurance que je suis loin de ressentir, je rive mon regard au sien, je me noie dans ses yeux gris, je savoure ce dernier instant d’intimité comme pour le fixer sur mes rétines. Une photographie, un négatif de ce que fut notre vie et de ce qui sera ma dernière vision. Mes peurs, mes angoisses, mes doutes, se diluent telles des touches de couleur au contact de l’eau pour se fondre en une sensation d’un indicible soulagement. Une paix profonde m’envahit, parcourt mes veines, délie mes tensions. J’embrasse le paysage grandiose qui m’entoure, les falaises de calcaire piquées de pins qui s’accrochent envers et contre tout dans la moindre faille des pentes vertigineuses, l’azur immaculé éclaboussé de lumière dorée. Bras écartés, j’offre mon visage à la caresse du soleil, hume avec délice le parfum des chênes mêlé à celui des buis, plus discret et suave, m’emplis des fragrances entêtantes du thym et du romarin. Les paupières closes, je m’énivre de leurs bouquets avant d’oser le regarder une dernière fois, un sourire léger aux lèvres. Semblable au sourire béat du martyr qui se sacrifie pour sa cause, le mien exprime la jouissance exquise de ma prochaine libération. — Alice ?!! Son visage exprime un tel étonnement que je savoure un sentiment de victoire éphémère. Pour la première fois, je le prends au dépourvu, je le déstabilise. Tout ce qu’il peut dire ou penser glisse sur moi à la manière d’une goutte d’eau sur une nappe déperlante. Je n’encaisse plus, je n’absorbe plus, je me love dans l’étreinte délicieuse de l’oubli. — Alice !!!! Le ton