Author/Uploaded by Karen M. McManus
Couverture © Graphisme : Kerry Resnick ; Images : © Brickrena, Love the wind / Carola Araujo / Viorel Sima, Shutterstock ; Neustockimages, panic_attack, Istock. L’édition originale de ce livre a été publiée pour la première fois en 2021 en anglais par Delacorte Press, une fil...
Couverture © Graphisme : Kerry Resnick ; Images : © Brickrena, Love the wind / Carola Araujo / Viorel Sima, Shutterstock ; Neustockimages, panic_attack, Istock. L’édition originale de ce livre a été publiée pour la première fois en 2021 en anglais par Delacorte Press, une filiale de Random House Children’s Books, département de Penguin Random House LLC, sous le titre You’ll be the death of me. Texte copyright : Karen M. McManus, 2021 Publié avec l’autorisation de Random House Children’s Books, Penguin Random House LLC, New York, USA. Tous droits réservés. Traduction française © 2022 Éditions Nathan, SEJER, 92 Avenue de France, 75013 Paris Loi no 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi no 2011-525 du 17 mai 2011. Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. ISBN : 978-2-09-249370-0 Pour Zachary, Shalyn et Aidan CHAPITRE UN IVY Même si je n’ai rien contre les bonnes vieilles check-lists, je commence à trouver que ma mère en fait un peu trop. – Excuse-moi, c’est quelle page ? On est sur Skype, et je feuillette le document qu’elle nous a laissé sur la table de la cuisine. Il est intitulé Voyage des vingt ans de mariage Sterling-Shepard : instructions pour Ivy et Daniel et compte onze pages. Recto verso. C’était la première fois que mon frère et moi devions rester seuls à la maison – quatre jours –, et elle a planifié nos journées avec la minutie et la précision militaire qu’elle met en tout. Entre la check-list et les appels sur Skype ou FaceTime, c’est tout juste si je me rends compte que mes parents sont partis. – Page neuf, me répond-elle. Alors qu’il est à peine 5 heures du matin à San Francisco, ses cheveux blonds sont noués dans son éternel chignon banane et son maquillage est irréprochable. Ils ont trois heures et demie devant eux avant le décollage de leur avion, mais elle est déjà fin prête. – Juste après le paragraphe sur l’électricité. – Ah, le paragraphe sur l’électricité, lâche mon frère dans un soupir théâtral. J’aurais cru qu’on pouvait allumer quand on en avait besoin et éteindre dans le cas contraire. Erreur. Grosse, très grosse, énorme erreur. Il est en train de remplir un bol à ras bord de céréales multicolores. À seize ans, mon frère a toujours les goûts d’un petit de maternelle en matière de céréales. – Une maison bien éclairée dissuade les cambrioleurs, déclare ma mère, semblant ignorer que rouler à vélo sans casque est ce qui ressemble le plus à un crime dans notre quartier. Je me retiens de lever les yeux au ciel parce que je n’ai aucune chance de l’emporter dans un débat contre elle. Elle enseigne les statistiques appliquées au MIT et dispose des dernières données sur absolument tout. Du coup, je feuillette le doc à la recherche du paragraphe « Cérémonie de remise du titre de CHVC » – la to-do list pour préparer la désignation de ma mère comme « Citoyenne d’honneur de la Ville de Carlton », qui vient récompenser sa participation à un rapport sur l’abus d’opiacés à l’échelle de l’État. – Trouvé, dis-je en balayant rapidement la page pour vérifier que je n’ai rien oublié. Je suis passée récupérer ta robe au pressing hier, on est parés. – C’est justement de ça que je voulais te parler. On est censés atterrir à 17 h 30. Comme la cérémonie ne commence qu’à 19 heures, en principe, j’ai le temps de rentrer me changer. Mais je viens de me rendre compte que je ne t’avais pas donné de consignes pour le cas où on serait en retard et qu’on devrait filer directement à l’espace Mackenzie depuis l’aéroport. – Hmm. Je croise son regard perçant sur l’écran. – Mais tu peux toujours, tu sais, m’envoyer un message si la question se pose ? – Je le ferai si c’est possible. Mais le wifi ne marche pas toujours dans l’avion. À l’aller, il y a eu des coupures. D’ailleurs, il vaudrait mieux que tu t’inscrives pour recevoir les notifications de la compagnie aérienne. Quoi qu’il en soit, si on ne se pose pas avant 18 heures, je voudrais que tu nous rejoignes à la salle des fêtes. J’aurais aussi besoin de chaussures et de bijoux. Tu as un stylo sous la main ? Je vais t’indiquer lesquels m’apporter. Daniel reprend des céréales, et je note rapidement ce qu’elle me dit en tâchant d’étouffer le fond d’agacement que m’inspire généralement mon frère. Je passe la moitié de mon temps à me demander pourquoi je dois fournir deux fois plus d’efforts que lui pour tout, mais cette fois, je l’ai bien cherché. Avant le départ de mes parents, j’ai insisté pour gérer l’ensemble des aspects de la cérémonie – surtout de peur que, si je ne m’occupais pas de tout, ma mère s’aperçoive qu’elle aurait mieux fait de désigner mon frère plutôt que moi pour prononcer le discours de présentation. Mon frère l’enfant prodige, qui a sauté une classe et qui m’éclipse dans toutes les matières de notre année de terminale, aurait été le choix logique. Quelque part, je ne peux pas m’empêcher de