Author/Uploaded by Geneviève Senger
DU MÊME AUTEUR Le Cigogneau, Flammarion, 1999 La Voix de son maître, La Martinière, 2005 La Mémoire du lièvre, Pygmalion, 2007 Les Larmes et l’Espoir, coécrit avec Élise Fischer, 2011 Un cœur entre deux rives, Presses de la Cité, 2012 La Maison Vogel, Calmann-Lévy, 2013 L’Enfant de la Cerisaie, Calmann-Lévy, 2014 La Dynastie des Weber, Calmann-Lévy, 2015 Les Jumeaux du Val d’Amour, Calmann-Lévy,...
DU MÊME AUTEUR Le Cigogneau, Flammarion, 1999 La Voix de son maître, La Martinière, 2005 La Mémoire du lièvre, Pygmalion, 2007 Les Larmes et l’Espoir, coécrit avec Élise Fischer, 2011 Un cœur entre deux rives, Presses de la Cité, 2012 La Maison Vogel, Calmann-Lévy, 2013 L’Enfant de la Cerisaie, Calmann-Lévy, 2014 La Dynastie des Weber, Calmann-Lévy, 2015 Les Jumeaux du Val d’Amour, Calmann-Lévy, 2016 Le Roman d’Elsa, Presses de la Cité, 2017 Les Bellanger, Calmann-Lévy, 2018 La Dame des Genêts, Calmann-Lévy, 2018 L’Air de l’espoir, Presses de la Cité, 2019 L’Or de Salomé, Calmann-Lévy, 2019 La Première Amie, Presses de la Cité, 2020 La Terre originelle, Calmann-Lévy, 2020 Le premier amour est-il éternel ?, Presses de la Cité, 2021 Le bonheur est au fond des vallées, Calmann-Lévy, 2022 Pour les résistants, et aussi les refusants,si nécessaires à notre humanitépour les démineurs, d’hier et d’aujourd’hui,ces héros des temps modernespour mes grands et petits, qu’ils aient,eux aussi, la force de dire :« Non, je ne ferai pas ça. »À la mémoire de Claire qui a guidémon cœur tout au long de l’écriturede cette Fille d’Omaha Beach SOMMAIRE TitreDu même auteurDédicaceChapitre 1Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4Chapitre 5Chapitre 6Chapitre 7Chapitre 8Chapitre 9Chapitre 10Chapitre 11Chapitre 12Chapitre 13Chapitre 14Chapitre 15Chapitre 16Chapitre 17Chapitre 18Chapitre 19Chapitre 20Chapitre 21Chapitre 22Chapitre 23Chapitre 24Chapitre 25Chapitre 26Chapitre 27Chapitre 28Chapitre 29Chapitre 30Chapitre 31Chapitre 32Chapitre 33Chapitre 34Chapitre 35Chapitre 36Chapitre 37Chapitre 38Chapitre 39Chapitre 40Chapitre 41Chapitre 42Chapitre 43Chapitre 44Chapitre 45Chapitre 46Bibliographie essentielle, non exhaustiveCopyright Mes remerciements vont tout droit à Mathilde Rouquet, chargée des archives au Mémorial de Caen, qui a mis à ma disposition de précieux et rares documents, à Éric Dubant, commandant de police, chef démineur, chef du centre de coordination sur les chargements chimiques, sécurité civile, pour sa relecture attentive et ses conseils avisés, à Clarisse Enaudeau, mon éditrice toujours disponible, attentive et passionnée, et à toute l’équipe des Presses de la Cité. Une pensée particulière à mes lectrices et lecteurs qui me suivent fidèlement depuis, pour certains, très longtemps. Et aux nouveaux, nouvelles, qui seront curieux de découvrir cette Fille d’Omaha Beach. Petit préambule : ce roman a pu voir le jour grâce à des rencontres, des hasards de la vie, qui m’ont poussée, un jour, à me pencher sur cette fille d’Omaha Beach. Une fille qui, elle aussi, fait une rencontre, déterminante, hors du commun, qui bouleversera sa vie. J’ai eu la chance de pouvoir assister au colloque sur la déshumanisation organisé par la FEDEPSY, association de psychanalystes, en tant que journaliste. Deux jours intenses, ponctués d’interventions brillantes, notamment celle du sociologue strasbourgeois Philippe Breton qui a évoqué les refusants, ces soldats de la Seconde Guerre mondiale qui, un jour, confrontés à la barbarie, ont dit : « Non je ne ferai pas ça. » Pas davantage que les autres participants je ne connaissais l’existence de ces refusants. Mais l’un d’eux a surgi de ma plume, bien des années plus tard, pour venir s’imposer. Ensuite, j’ai visionné un téléfilm qui avait pour thème le déminage. J’ai été bouleversée par ces sacrifices d’après-guerre, si peu connus… Et puis, je me suis souvenue que dans ma propre famille une cousine de ma mère avait épousé un Allemand, au sortir de la guerre, qui 1 Entre mer et terre, en ce matin de mariage, pour la première fois de sa vie, Claire se réveille en larmes. Elle cligne des yeux, éblouie par la lumière déjà vive, et aperçoit la robe posée sur la chaise. Et se souvient que c’est le grand jour. Et elle qui pleure. Qui a pleuré, dans ces rêves qui ont parsemé son sommeil, et lui ont laissé un goût indéfinissable, de tristesse et de peur diffuse. Elle essuie ses joues mouillées, renifle, se redresse dans son lit. Un lit de camp, qu’elle repliera tout à l’heure, pour ne pas encombrer le minuscule espace de vie. Elle a dit oui, elle ne peut pas reculer, personne ne comprendrait. Et puis elle est une fille courageuse, elle traversera cette journée sans faiblir, et ce soir ce sera fini. Hier soir, en prévision du grand jour, elle a fait sa toilette, en grand, dans la bassine. Debout dans l’eau qui lui arrivait aux mollets, elle s’est savonnée, tant bien que mal, puis a passé la lavette mouillée sur son corps. Tout y est passé, pieds, jambes, entrejambe, ventre, nombril, torse, sous les seins, les aisselles, le cou. Pour le visage, elle a changé l’eau. Puis les cheveux, une sacrée besogne, mais Jacqueline, la voisine, est venue l’aider. À deux, elles sont arrivées à bout de la chevelure blonde qui s’emmêle si vite, qui fait des nœuds à n’en plus finir. Claire est debout, à présent, au milieu de la pièce, dans ce baraquement livré par les libérateurs. Un cadeau, sans doute. Pour se faire pardonner d’avoir détruit Caen, pense parfois Claire qui est bien contente, quand même, que sa ville soit libérée, et de pouvoir vivre dans ce préfabriqué, préférable aux ruines et aux caves.