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Deux vertiges

Author/Uploaded by Dominique Douay

Deux vertiges (et autres malaises) Dominique Douay © 2012-2023 Les Moutons électriques Conception Mérédith Debaque La «speculative fiction» à son meilleur. La réalité bégaie et se délite, exposant la structure cruelle de nos sociétés. Entre réel et illusion, la fiction de Dominique Douay se situe quelque part entre Philip K. Dick, Jim Ballard et le surréalisme. Écrivain d’origine lyonnaise, il fu...

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Deux vertiges (et autres malaises) Dominique Douay © 2012-2023 Les Moutons électriques Conception Mérédith Debaque La «speculative fiction» à son meilleur. La réalité bégaie et se délite, exposant la structure cruelle de nos sociétés. Entre réel et illusion, la fiction de Dominique Douay se situe quelque part entre Philip K. Dick, Jim Ballard et le surréalisme. Écrivain d’origine lyonnaise, il fut l’une des plumes françaises les plus en vue durant les décennies 1970-80, récompensé par deux Grand Prix de la SF Française. Dans ce «best-of» de l’auteur : les deux romans La Vie comme une course de chars à voile et Car les temps changent, dans leur version retravaillée, accompagnés d’une sélection de 5 nouvelles et d’un long entretien-carrière inédit par Richard Comballot. Dominique Douay Entre vertiges et malaises… C’est au cœur des années 1950 qu’une science-fiction « moderne » vit le jour en France, autour d’individualités telles qu’Alain Dorémieux, Philippe Curval, Gérard Klein, Jacques Sternberg, Michel Demuth ou Pierre Versins… un petit milieu s’organisant peu à peu autour de la revue Fiction ou de la librairie parisienne de Valérie Schmidt, La Balance. Il fallut cependant attendre près de vingt ans pour que le genre connaisse, de ce côté-ci de l’Atlantique, son premier âge d’or avec la création de collections haut de gamme en grand format, de collections de poche largement distribuées, d’un prix littéraire spécialisé et de conventions nationales. La science-fiction devenant populaire auprès d’une jeunesse qui avait vécu les évolutions sociétales des années 1960, et conséquemment connu les événements de mai 68, il était inévitable qu’une nouvelle génération d’auteurs finisse par pointer le bout de son nez. De ce point de vue, les années pompido-giscardiennes nous ont apporté leur lot de révélations et de découvertes. Parmi elles, Dominique Douay. Dont on put lire, en février 1973, dans les pages de Fiction – sous une splendide couverture de Caza – une personnelle et percutante première nouvelle, « Les Ides de Mars », sous un chapeau d’Alain Dorémieux, lequel nous apprenait que l’auteur, âgé de vingt-huit ans, venait de terminer un roman, travaillait à un essai sur la SF contemporaine et reviendrait peut-être, en tout cas il l’espérait, avec d’autres textes de sa plume – ou plutôt de sa machine à écrire Olympia. Effectivement, ce premier essai ne resta pas sans suite puisque parurent dans la foulée, et souvent dans la même revue, nombre de nouvelles, dont la quatrième, sobrement intitulée « Thomas », remporta en 1975 le Grand Prix de la science-fiction française, dans sa catégorie. Comme il l’expliquera des années plus tard dans l’entretien qu’il m’accorda et qui est publié ici pour la première fois, l’obtention de ce prix – qui, aujourd’hui encore, demeure le seul sérieux et important au sein du paysage des littératures de l’imaginaire –, et la grande qualité du texte évidemment, eurent pour conséquence de mettre son auteur en évidence et de créer chez les directeurs de collection de l’époque, désireux de capter les nouveaux talents, un horizon d’attente. C’est ainsi qu’on le retrouvera, entre 1975 et 1985, avec pas moins de dix ouvrages, romans et recueil, publiés chez la plupart des éditeurs qui comptent : Opta, J’ai lu, Denoël ou Calmann-Lévy… On se souvient notamment, à cet égard, de Strates, de L’Impasse-temps ou de La Vie comme une course de chars à voile. Un auteur était né et bien né. Œuvrant dans le sillage de Philip K. Dick et de Michel Jeury, mais aussi de James Graham Ballard. Reprenant à son compte les thèmes du réel, du temps ou du pouvoir. Affirmant que « La SF est la littérature de la paranoïa. »1 Que « Les avenirs radieux se prêtent mal au romanesque. »2 Et que « Le Nouveau Roman a tracé la voie », ouvrant la porte à certaines expérimentations. Pour lui, de ce fait, « l’action peut », par exemple, « se télescoper, les scènes se répéter en fonction de leur importance – enfin, de l’importance qu’elles revêtent pour les protagonistes. »3 D’une magnitude importante, l’étoile Douay est alors, a priori, partie pour briller longtemps dans le ciel de l’édition de science-fiction. Comme il l’écrit lui-même dans un beau texte autobiographique : « JE peut donc être considéré comme un romancier. » Il lui faut néanmoins aussitôt nuancer : « Mais en fait, JE n’est romancier qu’à demi, puisqu’il partage son temps entre un métier alimentaire (il est fonctionnaire. Un mauvais choix ; ça paye mal son homme, surtout un homme tel que JE qui étant demi-romancier, n’est aussi fonctionnaire qu’à demi) et l’écriture. Allons plus loin : JE est toujours un demi-quelque chose, il a toujours un pied ici, l’autre ailleurs. Un équilibriste, oui, mais un demi-équilibriste ; un véritable équilibriste est celui qui conserve son équilibre en toutes circonstances. JE, lui, s’il conserve quoi que ce soit en ces mêmes circonstances, ce serait plutôt son déséquilibre. »4 Ce passage en dit long sur le regard que Douay jetait en 1980 sur sa trajectoire littéraire, ainsi que sur sa fonction d’Inspecteur du Trésor. Et, peut-être aussi, sur un possible manque de confiance. À l’ombre de Michel Jeury, de Jean-Pierre Andrevon et de Pierre Pelot qui étaient plus productifs que lui puisque écrivains à plein temps5… écrasé par sa charge de travail au Ministère de la Communication – qu’il intègre suite à l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République –, puis de conseiller et de procureur financier auprès d’une chambre régionale des comptes, il se fait discret dès le milieu des années 1980, jusqu’à disparaître en 1990, après la parution de ce qui restera longtemps son dernier roman publié.6 Mais c’était sans compter avec un retour, en nouvelles d’abord, dès 2008-2010, dans les pages de la nouvelle formule de Fiction et de Galaxies. Puis en romans, à partir de 2014, avec rééditions et inédits, alors que sonnait parallèlement pour lui une retraite bien méritée lui permettant d’entrevoir sur la durée une deuxième « carrière » littéraire. Une carrière qui suit son cours depuis lors aux Moutons électriques. Aujourd’hui,

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