Author/Uploaded by Naëlle Charles
Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue : www.archipoche.com Pour être tenu au courant de nos nouveautés : www.facebook.com/editionsdelarchipel E-ISBN 979-1-0392-0324-1 Copyright © Archipoche, 2023. DE LA MÊME AUTRICE CHEZ LE M...
Si vous souhaitez prendre connaissance de notre catalogue : www.archipoche.com Pour être tenu au courant de nos nouveautés : www.facebook.com/editionsdelarchipel E-ISBN 979-1-0392-0324-1 Copyright © Archipoche, 2023. DE LA MÊME AUTRICE CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Bigoudis & Petites Enquêtes. Panique à Wahlbourg, Archipoche, 2022. Bigoudis & Petites Enquêtes. Panique aux pompes funèbres, Archipoche, 2022. Il ne faut jamais craindre de dire aux hommes leurs quatre vérités : ils sont tellement vaniteux qu’ils ne vous croient jamais, si le portrait n’est pas flatteur. Agatha Christie Sommaire PROLOGUE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 Épilogue Remerciements PROLOGUE Dimanche 17 mars 2019 Léopoldine — Tout dépend de ce que tu attends de ce mariage, déclare Valérie, la couturière à qui j’ai fait appel. Les yeux écarquillés, je la dévisage, sans comprendre de quoi il retourne. — Comment ça ? — Elle ne parle pourtant pas le mandarin ! intervient Margaux, ma fille. — Personne ne t’a rien demandé, miss. Ma contrariété est perceptible, mais leurs regards un brin moqueurs m’agacent au plus haut point. Pourquoi faire tant d’histoires pour une simple robe ? D’autant que le choix a semblé bien plus aisé pour Margaux. Parce que oui, mon ex, qui est en passe de devenir mon beau-frère, est si radin que c’est à moi qu’incombent la tâche et le bonheur suprême de vêtir nos deux enfants. Au moins, je suis sûre qu’il ne leur achètera pas des fringues d’occasion au prétexte que celles-ci ne serviront qu’une fois. Elle quitte son téléphone des yeux et me fixe, comme si j’étais une demeurée. — Maman, ce que Val essaie de te dire, c’est que ta tenue doit être adaptée à ce que tu attends de cette soirée. — Ça va, je ne suis pas idiote non plus, j’ai compris. Seulement, j’apprécierais que vous m’expliquiez dans le détail la signification exacte de « ce que tu attends ». Margaux soupire, lance un regard désolé en direction de la couturière qui se trouve aussi être la mère de son petit copain du moment et une cliente régulière du salon. — Bon, puisque tu as l’air bouchée de la cafetière ce matin, je vais te mettre les points sur les i et les barres sur les t, pour reprendre une de tes expressions favorites. Pour définir la forme de la robe, il convient de savoir si tu espères un rapprochement. — Un rapprochement ? Nageant en pleine confusion, je les observe tour à tour. Je suis censée me rendre aux noces de mon ex avec ma sœur, pas à un rencard amoureux. — Franchement, maman ! Mets-y un peu du tien ! — J’aimerais bien, je te jure que rien ne me ferait plus plaisir. Mais, pour cela, il faudrait que je comprenne un traître mot de ce que tu me racontes. — Mais c’est pas possible ! s’agace-t-elle. Mam’s, la question est simple, non ? Pas tant que ça, à vrai dire. — Est-ce que tu espères pécho à cette occasion ou est-ce que ce n’est pas à l’ordre du jour ? C’est ce qui déterminera ta tenue. Excédée par le ton condescendant que mon aînée emploie pour s’adresser à moi, je me rebiffe aussitôt. — C’est le mariage de ton père, pas une séance de speed dating ! Mais enfin, qu’est-ce que tu crois ? Que je compte draguer tous les invités de sexe masculin ? — Tous, peut-être pas. Il n’y aura que des vieux ou des mecs prout-prout, puisque papa et Constance ont convié leurs patrons respectifs et leurs collègues. Mais le superbe Quentin, lui, il sera là. C’est l’occasion ou jamais, non ? Lorsque j’entends ces mots, mes joues s’enflamment. Margaux sourit d’un air machiavélique, ayant compris qu’elle avait touché un point sensible. Depuis que nous avons résolu l’affaire Gauner, nous nous sommes beaucoup rapprochés, le lieutenant Delval et moi. À plusieurs reprises, nous sommes allés dîner ensemble ou avons fait des randonnées en forêt. La dernière en date m’a valu des courbatures terribles pendant plusieurs jours. En même temps, en choisissant une promenade de douze kilomètres, il fallait s’y attendre. Le sentier des Pèlerins, qui relie le village typique d’Ottrott au mont Sainte-Odile, je m’en souviendrai ! Sur le papier, ça paraissait à ma portée pour ne pas dire facile, mais dans les faits, j’ai juste oublié que la moitié du trajet était en montée. Autant dire qu’au bout de deux kilomètres je suais sang et eau quand Quentin avait l’air au sommet de sa forme. La prochaine fois, promis juré, je trouverai un itinéraire plus court et surtout plus accessible, sans omettre de me renseigner sur le dénivelé et sur les éventuels obstacles. Parce que, oui, il y aura une prochaine fois. Il y en a toujours une. Au prétexte de lui faire découvrir ma région, j’ai organisé un nombre assez élevé de sorties. En tout bien tout honneur… hélas. Si le beau gendarme ne voit en moi qu’une bonne amie à qui il peut tout raconter, je ne peux m’empêcher de rêver à autre chose. Et cacher ces sentiments naissants, mais dont l’intensité me surprend chaque jour un peu plus, devient de plus en plus difficile. Sans compter qu’ils semblent, hélas, à sens unique. Sur le principe, j’accepte l’idée de ne pas plaire à tous les hommes, c’est le jeu. Cependant, comprendre que Quentin, mon cadet de presque dix ans, n’éprouve aucune attirance pour moi est malgré tout désolant. C’est vrai, quoi ! Depuis des années, je n’avais plus ressenti de telles émotions et lorsque ça m’arrive enfin, eh bien, ce n’est pas réciproque. Il