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Le fils du dragon

Author/Uploaded by Jean-Luc Aubarbier

Le Fils du dragon Jean-Luc Aubarbier City Roman © City Editions 2023 ISBN : 9782824637259 Code Hachette : 78 0118 7 Visuel de couverture : © Nik Keevil/Arcangel Collection dirigée par Christian English & Frédéric Thibaud Catalogues et manuscrits : city-editions.com Conformément au Code de la Propriété Intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvr...

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Le Fils du dragon Jean-Luc Aubarbier City Roman © City Editions 2023 ISBN : 9782824637259 Code Hachette : 78 0118 7 Visuel de couverture : © Nik Keevil/Arcangel Collection dirigée par Christian English & Frédéric Thibaud Catalogues et manuscrits : city-editions.com Conformément au Code de la Propriété Intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, et ce, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation préalable de l’éditeur. Dépôt légal : Février 2023 Au bout de sept cents ans, le laurier reverdira. Prophétie prononcée par Guillaume Bélibaste, dernier Parfait d’Occitanie, sur son bûcher, à Villerouge-Terménès, dans l’Aude, le 23 août 1321. Aquelas montanhas Ces montagnes Que tan nautas son Qui sont si hautes M’empachan de veire M’empêchent de voir Mas amors ont son. Où sont mes amours. Extraits du Se Canta, attribué à Gaston Phebus (1331-1391), comte de Foix et dernier troubadour. Certains ont voulu voir, à travers cette chanson d’amour considérée comme l’hymne occitan, un appel à l’unité des cathares, des deux côtés des Pyrénées. Je désire devenir un créateur de mythes, c’est le mystère le plus haut qui soit permis à œuvre humainePar-delà Dieu ! Par-delà Dieu ! Calme d’un noir profond… Intense lueur d’inconnu… Tout a, ô mon âme, un sens autre, même le fait d’avoir un sens. Fernando Pessoa, Poèmes ésotériques. Prologue De Mondragon à Montauban, 1216-1236. Le château de Mondragon dressait ses murailles menaçantes au-dessus des eaux boueuses, sur la rive gauche du Rhône. Il avait mauvaise réputation, tout comme son maître. De l’autre côté du fleuve, une tour féodale fermait le verrou sur les voyageurs, marchands ou pèlerins, qui devaient acquitter la taxe du passage avant de poursuivre leur chemin. Le seigneur ne plaisantait pas avec ses droits et nul ne pouvait franchir l’onde sans payer son écot. Une vieille légende planait sur son origine, qui n’était pas pour rien dans la noire renommée du lieu. Dragomir, premier baron du fief, avait combattu la féroce tarasque qui terrorisait la région et noyait les marins. Les deux adversaires étant de forces égales, il n’y eut ni vainqueur ni vaincu. Le dragon, pourtant, avait accepté la défaite, mais posé ses conditions : avant de mourir, le lendemain de ses noces, il voulait épouser la blonde Ethelwed, la fille de Dragomir. La bête avait tenu sa promesse, et un fils était venu à naître de cette union, parfaitement homme en apparence. Sa mère l’avait nommé Dragonnet, prénom que porteraient désormais tous les premiers nés de la dynastie. Voué à la guerre, il s’était illustré en Espagne, aux côtés de Charlemagne. Selon la chronique, Dragonnet, sans aucun secours, avait mis les Maures en déroute, en chargeant seul, revêtu de son armure noire dont le cimier s’ornait d’un monstre terrifiant, sur son grand cheval noir. Depuis ce jour, les héritiers mâles s’habillaient de même pour aller au combat. Ils semblaient n’être qu’un seul et immortel guerrier. Ils étaient les fils du Dragon. Devenue la famille la plus puissante au nord d’Avignon, les Mondragon régnaient sur Vaison-la-Romaine, Bollène et Saint-Paul-Trois-Châteaux, avec des possessions acquises par mariage, à Montauban et dans l’Albigeois. Convertis au catharisme, ils n’avaient pas hésité à choisir leur camp, en 1209, lorsque la croisade des gens du Nord s’en était venue piller les terres du Sud. Avant cette invasion, Dragonnet le Preux exerçait un pouvoir sans partage sur sa province. Lourd, massif, noir de poil, il faisait penser à un taureau furieux, ou à un sanglier hirsute et bougon. Sa force herculéenne le faisait redouter de tous. Il était l’un des plus anciens alliés du comte de Toulouse, et appartenait à l’une des plus vieilles familles nobles du royaume. En 1209, l’immense armée croisée avait défilé sous ses murailles, sans oser l’attaquer. Elle voulait au plus vite s’emparer des possessions du vicomte Trencavel, à Carcassonne, et assiéger Toulouse. L’hérésie n’était qu’un prétexte dans cette guerre de civilisations. La majorité des sujets toulousains était restée fidèle à la foi romaine. Il s’agissait, pour l’Église, de faire taire ce vent de liberté et de tolérance qui pouvait se répandre dangereusement. Sur les terres des comtes, chrétiens dualistes ou non, Juifs et musulmans vivaient en bonne entente. Pour les barons du Nord, c’était une affaire de rapine. Les riches fiefs du Sud avaient été mis en proie. Sept ans plus tard, Simon de Montfort, le cruel chef des croisés, était parvenu à ses fins. Il avait conquis un domaine immense, qui tutoyait l’Espagne et l’Italie, et régnait sur la ville rose. Quand la révolte avait éclaté de toutes parts, Dragonnet le Preux s’était mis en marche. — Il nous faut porter secours au comte véritable, et non à cet imposteur de Français, affirma-t-il. Raymond le Jeune, fils de son suzerain, avait réuni ses affidés, tant catholiques que cathares, unis par une haine envers l’occupant, dans la salle seigneuriale du château de Mondragon. — Nous avons enfermé Lambert de Thury, et toute son armée, dans Beaucaire, déclara le jeune comte. Simon de Montfort et son frère Guy tentent en vain de desserrer l’étau. Les vivres commencent à manquer et le désespoir gagne leur camp. Les forces occitanes s’étaient rassemblées sur leurs arrières, dans un claquement de bannières que le mistral agitait. Toute sa science guerrière fut inutile au chef croisé. Lorsqu’un groupe de cavaliers, mené par un géant monté sur un grand cheval noir, revêtu d’une armure noire, chargea furieusement, il ne put empêcher ses troupes de se débander. Montfort distinguait parfaitement le cimier de son casque : un dragon qui semblait voler au-dessus du champ de bataille. Une fois la victoire établie, Dragonnet fit exécuter les prisonniers. Un noble seigneur fut même pendu aux branches d’un olivier en fleurs, afin d’inspirer les poètes. Un mois plus tard, Beaucaire rendait les armes. Malgré sa promesse de laisser la Provence en paix, Simon revint l’année suivante, bien décidé à venger l’humiliation. Son armée remonta le Rhône en bateau. La tour de garde de Mondragon fut détruite, mais la forteresse résista. — Ils font trembler mes murailles, grommela Dragonnet,

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